Au cours de la dernière ère glaciaire, des créatures particulièrement massives arpentaient ce qui est aujourd’hui l’Australie. De nouvelles découvertes fossiles indiquent que le dernier « oiseau-tonnerre » connu mesurait plus de 2 mètres de haut pour un poids de 230 kilos.
Genyornis newtoni
Pendant des dizaines de milliers d’années, les indigènes australiens ont côtoyé une mégafaune incroyable, incluant les dromornithidés, ou « mihirungs » en langue aborigène. Des oiseaux géant incapables de voler, présentant des similitudes morphologiques intrigantes avec les canards et les oies modernes.
Si l’on estime que leur dernier représentant, Genyornis newtoni, s’est éteint il y a environ 45 000 ans, le seul crâne jusqu’à présent connu, décrit en 1913, s’avérait trop endommagé pour se faire une idée précise de sa morphologie. C’est désormais chose faite, avec la découverte d’un premier spécimen intact, contribuant également à éclairer le mode de vie de ce géant disparu.
Mis au jour dans le lit asséché d’un lac salé d’Australie-Méridionale, qui renfermait également des squelettes remarquablement complets de l’espèce préhistorique, le précieux fossile a permis aux chercheurs de réaliser la reconstitution faciale la plus fidèle de G. newtoni à ce jour (visible plus haut).
Australian scientists have discovered a complete skull fossil of the thunderbird species Genyornis newtoni, which went extinct around 45,000 years ago, revealing what the bird looked like. pic.twitter.com/h6zDvwfHAL
— China Science (@ChinaScience) June 4, 2024
Les secrets d’un géant disparu
Détaillé dans la revue Historical Biology, son examen a révélé que les représentants de cette espèce préhistorique possédaient une énorme boîte crânienne, de grandes mandibules et une crête osseuse. Des caractéristiques également observées chez ceux des premières lignées d’oiseaux aquatiques.
« Les relations exactes de Genyornis avec ce groupe ont été compliquées à élucider, mais ce nouveau spécimen fossile montre qu’il s’agissait essentiellement d’une oie géante », avance Phoebe McInerney, auteure principale de l’étude. « Genyornis newtoni possédait une mandibule supérieure haute et mobile semblable à celle d’un perroquet, qui lui conférait une force de morsure exceptionnelle, adaptée à la consommation de plantes et de fruits mous. »
L’équipe a également noté la présence d’adaptations habituellement associées à un mode de vie semi-aquatique. Notamment une structure osseuse particulière de l’oreille interne, qui aurait empêché l’eau de pénétrer dans ses conduits auditifs et sa gorge lorsque sa tête était complètement immergée.