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Observée à des millions de kilomètres, cette comète expulse de l’eau à un rythme jamais vu jusqu’ici par la NASA

Une expulsion de vapeur d’eau observée à des millions de kilomètres relance les hypothèses sur l’origine de la vie dans l’Univers. Repérée par la NASA, la comète interstellaire 3I/ATLAS libère de l’eau à un rythme inédit. Une activité anormale qui intrigue les scientifiques et réveille les théories sur les origines de la vie et l’existence d’autres mondes habitables.

Comète traversant l’espace avec une longue traînée lumineuse bleue sur fond de nébuleuse violette.
Illustration de la comète 3I/ATLAS qui intrigue les chercheurs après avoir changé de cap et émis un gaz inhabituel – DailyGeekShow.com

La comète 3I/ATLAS libère 40 kg d’eau par seconde, un débit jamais vu par la NASA

J’avoue que j’ai dû relire deux fois les chiffres tant ils semblaient invraisemblables. Quarante kilos d’eau par seconde : c’est le rythme auquel la comète 3I/ATLAS expulse de la vapeur, selon les dernières observations du télescope spatial Swift de la NASA. Cette comète, que l’on pensait « classique », se révèle être une source d’activité cométaire intense, malgré son éloignement du Soleil (presque trois fois la distance Terre-Soleil !). Une anomalie qui force les scientifiques à revoir leurs modèles.

En effet, c’est en analysant les rayonnements ultraviolets que les chercheurs ont détecté de l’hydroxyle (OH), un gaz qui résulte de la dissociation de l’eau sous l’effet du rayonnement solaire. Et qui dit hydroxyle, dit présence d’eau. De la glace, plus précisément. Beaucoup de glace.

3I/ATLAS : un objet interstellaire deux fois plus vieux que la Terre

Mais ce n’est pas tout. Ce qui rend cette comète encore plus fascinante, c’est son origine interstellaire. Elle ne vient ni du nuage d’Oort, ni de la ceinture de Kuiper. Non, 3I/ATLAS vient d’au-delà du Système solaire. Son âge est estimé à plus de 7 milliards d’années, soit bien avant la formation de notre propre planète. Elle rejoint ainsi le club très fermé des objets interstellaires détectés jusqu’ici : ’1I/’Oumuamua et 2I/Borisov.

Autant dire qu’elle traîne avec elle des mystères venus d’ailleurs. Est-elle représentative des comètes d’autres systèmes planétaires ? Peut-elle contenir des molécules prébiotiques ? Certains, comme le professeur Avi Loeb, n’excluent même pas une origine technologique extraterrestre… Mais restons prudents. Pour l’instant, les faits montrent une activité surprenante et riche en implications.

Une comète active loin du Soleil ? Un scénario très rare et intrigant

Habituellement, les comètes commencent à libérer des gaz à l’approche du Soleil, sous l’effet de la chaleur. Or, 3I/ATLAS déroge à cette règle. Observée à une distance très éloignée, elle montre une activité gazière bien avant ce qu’on considère comme la « zone active » des comètes.

Ce comportement, pour le moins inhabituel, questionne. Serait-elle constituée de matériaux plus volatils ? Possède-t-elle une structure interne qui favorise la libération de gaz ? Ou bien les conditions dans son système d’origine ont-elles produit des objets très différents de ceux que nous connaissons ? Autant de pistes que les chercheurs de l’université d’Auburn, à l’origine de la découverte, explorent désormais.

Et si cette comète changeait notre vision de la vie dans l’Univers ?

Enfin, ce qui me fascine le plus, c’est l’implication pour l’astrobiologie. L’eau, c’est la vie, ou du moins sa condition préalable. Si des objets interstellaires sont capables de transporter de grandes quantités d’eau, alors le scénario d’une panspermie interstellaire devient soudain un peu plus plausible.

Peut-être que la Terre n’est pas un cas isolé. Peut-être que l’eau et les briques de la vie voyagent d’étoile en étoile, portées par des comètes vagabondes venues d’autres mondes. Cette découverte n’est pas une preuve, non. Mais elle ouvre une porte. Une porte sur d’autres façons d’imaginer notre place dans l’Univers.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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