Après un lancement en début d’été qui a rapidement révélé des défis de navigation, le télescope spatial Euclid de l’Agence spatiale européenne (ESA) a non seulement corrigé ses erreurs de guidage, mais a également fourni des images visuellement saisissantes en cours de route. Grâce à des correctifs logiciels et des collaborations industrielles, Euclid est de retour sur la voie de sa mission ambitieuse.
Au départ, l’orientation exacte d’un télescope spatial comme Euclid n’est pas une donnée automatique. Ces appareils doivent se guider en utilisant des étoiles de référence. Pendant la phase d’essai d’Euclid, les équipes de l’ESA ont constaté des problèmes de positionnement précis de l’appareil. Des perturbations solaires, notamment des protons et des rayons X, étaient en partie responsables de ces erreurs de guidage. Ces anomalies ont eu un effet secondaire intéressant, mais non désiré : la création d’images célestes aux traînées d’étoiles éblouissantes, mais scientifiquement peu utiles.
Pour résoudre ce problème technique, l’équipe d’Euclid s’est associée à des partenaires industriels, notamment Thales Alenia Space et Leonardo. Ensemble, ils ont mis au point un nouveau logiciel embarqué pour le capteur de guidage fin du télescope. Après une série de tests rigoureux sur Terre et une période d’essai de dix jours dans l’espace, le correctif a été approuvé et mis en œuvre. Selon Micha Schmidt, directeur de l’exploitation d’Euclid, cette révision rapide du logiciel a permis la reprise complète de la phase de vérification des performances du télescope.
Giuseppe Racca, le directeur du projet Euclid, est optimiste quant à la suite de la mission, qui s’étend jusqu’à la fin du mois de novembre. Avec ces corrections, Euclid peut enfin remplir son rôle initial : examiner un tiers du ciel et remonter jusqu’à 10 milliards d’années dans le passé. L’objectif est de comprendre la formation des structures cosmiques et d’étudier les propriétés de la matière noire et de l’énergie noire, deux composantes hypothétiques mais essentielles pour comprendre l’évolution de l’Univers.
Euclid n’est pas une mission à court terme. Avec une durée prévue de six ans, le télescope devra changer de point de focalisation environ toutes les 75 minutes, nécessitant plus de 40 000 ajustements de guidage. Ce défi technique, maintenant surmonté, ouvre la voie à une exploration scientifique approfondie et promet une avancée significative dans notre compréhension du cosmos.