
Récemment, des paléontologues ont identifié une nouvelle espèce de reptile volant préhistorique en examinant la vomissure d’un dinosaure du début du Crétacé.
Bakiribu waridza
Décrit comme la première créature éteinte nouvelle pour la science jamais découverte dans une « régurgitalite », au nom plutôt parlant, ce ptérosaure évoluait dans ce qui est aujourd’hui le bassin d’Araripe (nord-est du Brésil) il y a environ 110 million d’années. Exhumé de la formation Romualdo, il a été baptisé Bakiribu waridza, en référence à son anatomie buccale inhabituelle (en langue locale, ces termes signifient littéralement « bouche en peigne »).
Ses mâchoires remarquablement allongées étaient garnies de rangées de dents longues et fines méticuleusement alignées, semblables à celles observées chez deux autres genres de ptérosaures filtreurs (Pterodaustro et Balaenognathus), connus pour se nourrir de petits crustacés.
« La présence d’os de ptérosaures densément compactés, semi-articulés et fragmentés et de nombreux poissons corrobore l’interprétation de l’assemblage par régurgitalite, une masse de matière partiellement digérée expulsée par voie orale », notent les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Scientific Reports.
L’alignement particulier de ces derniers indique qu’elle était l’oeuvre d’un dinosaure à l’alimentation en grande partie piscivore. À ce stade, le principal suspect est un spinosauridé, famille de théropodes prédateurs dont les témoignages fossiles ont été trouvés sur l’ensemble des continents à l’exception de l’Antarctique.

Les yeux plus gros que le ventre
La configuration de la régurgitalite indique le ptérosaure a été ingurgité en premier, par une créature ayant vraisemblablement eu les yeux plus gros que le ventre. Selon l’équipe, le squelette du reptile volant aurait potentiellement déclenché ce réflexe mécanique que nous connaissons bien.
B. waridza se révèle également être le premier ptérosaure ctenochasmatidé connu à avoir évolué sous les latitudes tropicales de l’ancien supercontinent Gondwana.
« Sa combinaison unique de traits anatomiques permet de préciser la trajectoire évolutive des ptérosaures filtreurs », soulignent les chercheurs. « Une telle découverte éclaire les interactions trophiques d’Araripe, et souligne son importance pour notre compréhension des écosystèmes du début du Crétacé. »
Il y a quelques mois, des bébés ptérosaures morts lors d’une tempête avaient résolu un mystère vieux de 150 millions d’années.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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