Des expériences suggèrent que les astronautes pourraient un jour consommer des « milk-shakes d’astéroïde » hautement nutritifs, issus de leur décomposition par des bactéries.
Milk-shakes d’astéroïde
Si les occupants de la Station spatiale internationale y ont fait pousser des salades, la grande majorité des aliments qu’ils consomment est produite sur Terre. Dans le cadre de travaux publiés dans l’International Journal of Astrobiology, Joshua Pearce, de l’université Western Ontario, et ses collègues ont exploré la possibilité d’utiliser des bactéries pour transformer des astéroïdes en aliments comestibles.
Leurs expériences n’ont pas impliqué de véritables roches spatiales, mais des emballages de rations militaires, également riches en carbone. Chauffés par pyrolyse, ceux-ci ont été exposés à des colonies de bactéries connues pour se nourir de cet élément omniprésent sur Terre.
Selon l’équipe, la « biomasse » produite, qui présente un aspect proche d’un milk-shake au caramel, peut ensuite être facilement séchée pour obtenir une texture proche du yaourt ou poudreuse.
Fancy slurping down an asteroid milkshake? For future space travellers, it could be the only meal on offer. https://t.co/6HlEaljU0u
— New Scientist (@newscientist) October 12, 2024
« Nos analyses indiquent qu’il s’agit d’un aliment presque idéal sur le plan nutritionnel », explique Pearce. « Grâce au mélange de bactéries que nous avons utilisé, il présentait des proportions quasiment égales de protéines, de glucides et de lipides. »
Nourrir des milliers d’astronautes
Bien que les défis techniques et technologiques soient énormes, les calculs de l’équipe suggèrent qu’une roche spatiale de 500 mètres de large, comme Bennu, permettrait d’alimenter entre 600 et 17 000 astronautes pendant un an.
« La quantité de nourriture produite dépendrait de l’efficacité avec laquelle les bactéries digèrent les composés carbonés de l’astéroïde », souligne Pearce.
Pour le chercheur et ses collègues, la prochaine étape consistera à créer un dispositif expérimental permettant de produire de plus grandes quantités de cette « nourriture du futur », en utilisant du charbon, puis des météorites trouvées sur Terre.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: astronaute, Astéroide, bactérie
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