Si vous avez tendance à vous jeter sur des bonbons, du chocolat ou tout autre douceur sucrée quand vous êtes envahis par le stress, soyez rassurés : c’est une réaction normale ! Des chercheurs japonais ont mené l’enquête sur les raisons de nos envies sucrées lorsque nous sommes tendus. Celles-ci se trouvent dans notre cerveau, et plus précisément dans certains neurones qui agissent par réflexe quand une telle situation survient.
POURQUOI STRESS ET ENVIE DE SUCRE SONT-ILS LIÉS ?
Beaucoup de personnes se sont déjà retrouvées face à cette situation. A cause d’un examen, d’un entretien, de l’attente d’une nouvelle, le stress monte. Et pour le calmer, le premier réflexe est de grignoter quelque chose de sucré. Si l’on pourrait croire qu’il s’agit d’un tic nerveux que l’on peut contrôler, il n’en est rien. C’est ce qu’affirment les chercheurs japonais de l’Institut national de sciences physiologiques. Dans une étude publiée dans la revue américaine Cell Reports, ils démontrent la préférence du cerveau pour le sucre face au stress.
Les scientifiques ont mené des tests sur des souris, et ils ont observé en détail les neurones CRH, éléments de notre cerveau connus pour réagir quand survient un moment stressant. Il s’avère que quand cela se produit, les envies de glucides étaient multipliées par ces neurones. Les souris se jetaient alors sur le sucre, mangeant jusqu’à 3 fois plus de rations que d’ordinaire et réduisant au passage leur consommation de graisse.
UN ANCIEN RÉFLEXE CONSERVÉ
Cette « sélection alimentaire » commandée par notre cerveau est en réalité un vieux réflexe provenant de nos ancêtres. En 2014 déjà, des chercheurs révélaient que « Au cours de l’évolution humaine, la nourriture était rare et les facteurs de stress potentiellement mortels étaient fréquents. ».
« Des taux élevés de glucocorticoïdes et des niveaux d’insuline réduits, sauf lors de l’alimentation, ont donc servi à des fins d’adaptation, pour favoriser la mobilisation d’énergie et une réaction immédiate de combat ou de fuite. ». C’est donc pour réagir rapidement face à une situation que notre cerveau a ordonné à nos ancêtres de consommer du sucre, et qu’il continue de le faire de nos jours.
VERS UNE SOLUTION POUR TRAITER L’OBÉSITÉ ?
La découverte de ce détail fait à présent réfléchir les chercheurs sur une meilleure appréhension des effets du stress mais elle ouvre la voie à un autre champ d’action. Avec la sélection des aliments provoquée par les neurones, les scientifiques imaginent déjà un traitement pour lutter contre l’obésité en supprimant les dits-neurones.
Yasuhiko Minokoshi, un des auteurs de l’étude, affirme qu’en supprimant ou en activant la cause de ce comportement, il serait possible de contrôler la consommation de glucides ou de graisses. Le scientifique rappelle cependant que cela pourrait avoir d’importants effets secondaires et qu’il faudrait du temps avant de mettre en place une telle intervention.
Par Justine Manchuelle, le
Source: Sciences et Avenir
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