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Une étude confirme que des Néandertaliens étaient bien les auteurs de cette peinture

La formation de ces grottes a "joué un rôle fondamental dans les systèmes symboliques de certaines communautés néandertaliennes"

Image d’illustration― EQRoy / Shutterstock.com

Ils sont souvent perçus comme des hommes et des femmes brutaux, peu sophistiqués et rustres, mais les Néandertaliens et Néandertaliennes étaient en réalité loin de représenter ce cliché. En effet, et bien que des doutes aient subsisté pendant de longues années, ces derniers avaient une certaine veine « artistique ».

Depuis quelques années déjà, une question taraudait les paléoarchéologues : des Néandertaliens étaient-ils réellement les auteurs de la peinture rupestre de Cueva de Ardales en Espagne ? En effet, c’est en 2018 qu’un article était paru disant que le pigment ocre retrouvé sur les stalagmites de Cueva de Ardales avait été peint par les Néandertaliens il y a au moins 64 800 ans, selon la datation des chercheurs. Le bien-fondé de cette découverte avait toutefois été rapidement remis en question, et beaucoup de scientifiques penchaient vers l’hypothèse que ce pigment était en fait un phénomène naturel, a rapporté Francesco d’Ericco, co-auteur de la nouvelle étude publiée dans PNAS.

Mais cette hypothèse était fausse en réalité. Les scientifiques se sont penchés sur le sujet, et leur diagnostic a en premier lieu établi que la composition et l’emplacement des pigments ne concordaient pas avec ce que l’on connaissait des processus naturels. Par ailleurs, ils ont pu prouver que les pigments avaient été appliqués par éclaboussures et par soufflage, signe d’activité humaine. Puis, une datation encore plus précise a prouvé que toutes les parties du pigment n’avaient pas été appliquées au même moment. Parfois, elle sont séparées par plus de 10 000 ans, ce qui « conforte l’hypothèse que les Néandertaliens sont venus à plusieurs reprises, sur plusieurs milliers d’années, marquer la grotte avec des pigments », estime d’Errico. Finalement, leur texture était loin de correspondre aux échantillons naturels prélevés dans la grotte, signe que ces pigments provenaient de l’extérieur.

L’équipe d’archéologues précise un point important : l’application de ces pigments n’est pas réellement de l’art au sens le plus strict du terme, mais il s’agit plutôt du « résultat de comportements graphiques visant à perpétuer la signification symbolique d’un espace ». Ils ajoutent également que les formations des grottes « ont joué un rôle fondamental dans les systèmes symboliques de certaines communautés néandertaliennes ». Malheureusement, la signification de ces symboles reste un mystère encore aujourd’hui…

Par Jeanne Gosselin, le

Source: Science Alert

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