C’est notamment par son regard déterminé semblable à celui d’un aigle prêt à plonger sur sa proie et son port altier que Napoléon est une figure historique encore aujourd’hui iconique. Mais c’est aussi par cette posture si caractéristique – la main glissée dans son gilet – que Napoléon demeure facilement reconnaissable sur les tableaux. Mais alors, quelle(s) raison(s) se cache(nt) derrière cette posture emblématique ?
A cause de douleurs stomacales ?
L’une des théories veut que Napoléon se tenait ainsi en raison de douleurs à l’estomac. Il aurait pris l’habitude de se toucher le ventre pour essayer d’atténuer ses maux. En effet, Napoléon finit sa vie dans la souffrance et les vomissements. Ses douleurs hépatiques et à l’estomac l’affaiblissent de plus en plus jusqu’à sa mort en 1821.
Les rapports d’autopsie réalisés à l’époque déterminent qu’il s’agit d’un cancer de l’estomac. Ce diagnostic est aujourd’hui parfois remis en cause au profit d’un ulcère aggravé.
En raison d’une esthétique commune chez les portraitistes de l’époque ?
Ce geste, bien qu’il soit singulier pour un regard contemporain, était courant à l’époque. Il renvoyait à la posture préconisée par le philosophe de la Grèce antique Eschine lors des discours officiels. Pour celui-ci, la restriction du mouvement d’une des deux mains était souhaitable lorsqu’il s’agissait de prendre la parole en public.
Plusieurs portraits reprennent cette posture que l’on attribue pourtant le plus souvent à Napoléon ; George Washington, Mozart ou encore Karl Marx.
Au nom de la bienséance ?
L’ouvrage Les règles de la bienséance et de la civilité chrétienne de Jean-Baptiste de La Salle publié en 1702 considérait comme inconvenant l’exhibition de bras laissés ballants le long du corps.
En effet, on peut lire au chapitre XI que « c’est un défaut de croiser les bras sur la poitrine, de les entrelacer derrière le dos, de les laisser pendre avec nonchalance, de les balancer en marchant, sous prétexte de soulagement ; l’usage veut que si l’on se promène avec une canne à la main, le bras qui est sans appui soit posé légèrement contre le corps, et qu’il reçoive un mouvement presque imperceptible, sans cependant le laisser tomber de côté ; si l’on n’a point de canne, ni manchon, ni gants, il est assez ordinaire de poser le bras droit sur la poitrine ou sur l’estomac, en mettant la main dans l’ouverture de la veste, à cet endroit, et de laisser tomber la gauche en pliant le coude, pour faciliter la position de la main, sous la basque de la veste. En général, il faut tenir les bras dans une situation qui soit honnête et décente. »
Par Eudémone, le
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