Des chercheurs ont annoncé la découverte d’une minuscule espèce de caméléon, connue sous le nom de Brookesia nana. D’après l’équipe, ses représentants mâles seraient également les plus petits jamais observés parmi les vertébrés adultes.
Reptiles de poche
L’espèce a été découverte dans les régions septentrionales de l’île de Madagascar. Bien que deux spécimens de Brookesia nana seulement aient été trouvés, il s’agissait, de façon appropriée, d’un mâle et d’une femelle. Si cette dernière possédait une longueur de corps de 19 mm (29 mm en incluant la queue), la plaçant parmi les plus petits geckos et caméléons connus, le mâle était de taille encore plus réduite.
Mesurant à peine 13,5 mm de long (22 en comptant la queue), celui-ci est de ce fait actuellement considéré comme le plus petit reptile au monde, dépassant d’environ un demi-millimètre l’espèce apparentée B. tuberculata, précédente détentrice du record.
Pour cette étude présentée dans la revue Scientific Reports, les chercheurs se sont bien évidemment assurés que les spécimens découverts n’étaient pas des juvéniles. Des micro-scanners ont mis en évidence la présence de deux œufs à l’intérieur de la femelle, indiquant qu’elle était sexuellement mature, tandis que les organes génitaux du mâle, bien développés, ont montré qu’il l’était également.
Il s’agissait en fait de la seule partie de son anatomie n’étant pas minuscule, proportionnellement parlant : les organes génitaux du mâle représentaient en effet près de 20 % de sa taille corporelle totale, ce qui, selon l’équipe, se révèlerait indispensable pour l’accouplement avec des femelles beaucoup plus grandes.
Une miniaturisation extrême et convergente
La raison exacte pour laquelle l’espèce se révèle si petite reste pour l’heure un mystère. Si les animaux se retrouvant piégés sur de petites îles ont tendance à évoluer vers des tailles corporelles plus réduites, le fait que les deux spécimens de B. nana aient été découverts dans les montagnes de Madagascar semble écarter cette hypothèse. Par ailleurs, son arbre généalogique soulève également d’autres questions.
« Le parent le plus proche du nouveau caméléon n’est pas non plus Brookesia micra, minuscule elle aussi, mais plutôt B. karchei, presque deux fois plus grande, que l’on trouve dans les mêmes montagnes », explique Jörn Köhler, un des auteurs de l’étude. « Cela montre que cette miniaturisation extrême est apparue de manière convergente chez ces caméléons. »
Selon les chercheurs, à l’instar de celui de l’orchidée la plus laide du monde, l’habitat de cette nouvelle espèce serait lui aussi minuscule et pourrait se limiter à quelques hectares. Ce qui placerait par conséquent ces minuscules caméléons en danger d’extinction.
« L’habitat du nano-caméléon est malheureusement soumis à une forte pression due à la déforestation, mais le site a récemment été désigné comme zone protégée, et nous espérons que cela permettra à cette nouvelle espèce minuscule de caméléon de perdurer », conclut Oliver Hawlitschek, également co-auteur de l’étude.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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