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Le nombre de naissances prématurées a chuté de 90 % durant le confinement

Selon les chercheurs, une réduction de la pollution atmosphérique et des niveaux de stress en serait responsable

— M.Moira / Shutterstock.com

Les hôpitaux de différents pays ont enregistré une chute spectaculaire du nombre de naissances prématurées durant les premiers mois de la pandémie de coronavirus, ayant entraîné l’instauration d’importantes mesures de confinement.

Un réduction sans précédent du nombre de bébés nés prématurément ou très prématurément

Un enfant est considéré comme prématuré lorsqu’il nait avant 8 mois et demi de grossesse. Dans le cadre d’une étude réalisée en Irlande, les scientifiques ont constaté une diminution de près de 75 % du nombre de naissances prématurées, tandis qu’une seconde recherche, menée cette fois au Danemark, a montré que le nombre de bébés pesant moins d’1,5 kilo à la naissance avait chuté de 90 % au cours des quatre premiers mois de 2020 par rapport aux années précédentes.

Bien que la raison de la diminution des naissances prématurées reste un mystère, les chercheurs estiment que ce phénomène pourrait être lié à la baisse de la pollution de l’air et à des niveaux de stress moindres durant les périodes de confinement.

Au cours de la dernière décennie (entre janvier 2001 et avril 2019), environ 8,8 bébés sur 1 000 nés en Irlande étaient de grands prématurés (correspondant à une naissance intervenant entre 6 et 7 mois de grossesse). Cependant, les recherches préliminaires menées par l’Hôpital universitaire de Limerick ont montré qu’entre les mois de janvier et avril 2020, seuls 2,7 bébés sur 1 000 étaient nés prématurés. Soit un taux près de quatre fois inférieur à celui des années précédentes, faisant dire aux chercheurs qu’il s’agissait d’une « réduction sans précédent du nombre de bébés nés prématurément ou très prématurément ».

Un constat similaire a été réalisé au Danemark par les médecins du Statens Serum Institut, qui avaient également remarqué une baisse des admissions au sein de leur unité de soins intensifs néonatals au cours des premiers mois de l’année. Entre mars et avril 2020, correspondant aux périodes de confinement, il s’est ainsi avéré que le taux de naissances prématurées avait été inférieur de 90 % au taux de 2,19 naissances très prématurées pour 1 000 bébés nés au cours des cinq dernières années. Comme pour l’étude réalisée en Irlande, une grande partie de cette baisse concernait les grands, ou très grands prématurés.

La diminution de la pollution de l’air et du stress comme facteurs probables

Les deux études ont suggéré que cette diminution drastique des naissances prématurées serait liée à l’amélioration de la qualité de l’air, avec des mesures de confinement ayant notamment entraîné une forte baisse du trafic routier et des émissions de gaz à effet de serre en découlant (sachant que de précédents travaux avaient déterminé que la pollution atmosphérique était responsable d’environ 18 % des naissances prématurées).

Dans le même temps, les mesures de confinement auraient également entraîné une réduction globale des niveaux de stress, considéré comme un facteur favorisant la survenue de naissances prématurées. Bien que des études antérieures aient montré que le climat pandémique pouvait générer de l’anxiété, les chercheurs ont estimé que le fait que les femmes enceintes soient contraintes de rester chez elles durant les périodes de confinement a grandement limité le stress lié aux trajets quotidiens et aux journées de travail.

Toutefois, ces récents travaux soulignent que la suspension des procédures médicales non essentielles, ainsi que l’hésitation à se rendre dans les hôpitaux en raison du risque de contamination pourraient également avoir contribué à la forte diminution du nombre de naissances prématurées au cours de cette période.

« Si des observations similaires étaient réalisées dans d’autres pays ayant adopté des mesures de confinement similaires pour endiguer la pandémie de Covid-19, cela nous amènerait à repenser les facteurs favorisant la survenue de naissances prématurées », ont conclu les auteurs de l’étude irlandaise.

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