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Des chercheurs élucident le mystère de la ligne Wallace

Cette frontière invisible explique en partie pourquoi on ne trouve pas de koalas en dehors de l’Australie

koala
— slowmotiongli / Shutterstock.com

Le monde est rempli de lignes invisibles mais bien réelles, de l’équateur aux tropiques. Des chercheurs australiens pensent avoir résolu le mystère tenace de la ligne Wallace, frontière biogéographique semblant séparer les animaux indomalais de leurs homologues australasiens.

Une frontière invisible mais bien réelle

Décrite pour la première fois par le naturaliste Alfred Russel Wallace en 1859, cette ligne imaginaire part de l’océan Indien, passe entre Bali et Lombok, longe Bornéo et se termine à l’est des Philippines. Invisible mais bien réelle, elle a longtemps intrigué les scientifiques en raison de l’asymétrie marquée des espèces se trouvant de part et d’autre.

« Si vous vous rendez à Bornéo, vous ne verrez aucun mammifère marsupial, que vous pourrez pourtant observer sur l’île voisine de Sulawesi », explique Alex Skeels, chercheur à l’université nationale australienne. « L’Australie est de son côté dénuée de mammifères asiatiques typiques, tels que les ours, les tigres ou les rhinocéros. »

Publiés dans la revue Science, les nouveaux travaux menés par Skeels et ses collègues suggèrent que la tectonique des plaques serait en grande partie responsable de cette étrange situation.

ligne Wallace
Tracé de la ligne Wallace — © Maximilian Dörrbecker

Selon les chercheurs, il y a environ 35 millions d’années, l’Australie était située beaucoup plus au sud et reliée à l’Antarctique. Celle-ci s’en est par la suite séparée (créant un nouveau passage maritime beaucoup plus froid à l’origine d’un refroidissement spectaculaire du climat terrestre) et a dérivé vers le nord pendant des millions d’années. Sa collision avec le continent asiatique a finalement donné naissance aux îles volcaniques indonésiennes.

20 000 espèces étudiées

L’étude de quelque 20 000 espèces (oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens…) connues pour évoluer dans cette région du globe a révélé qu’une part importante de la faune originaire d’Asie s’était établie en Australie, quand le scénario inverse s’avérait beaucoup plus rare. Globalement, les espèces ayant évolué dans les régions sèches et arides de l’Océanie étaient moins aptes à survivre dans les îles tropicales humides situées au nord.

L’équipe estime que de telles recherches pourraient contribuer à éclairer les prédictions et les décisions relatives à la modification des schémas de migration des animaux en raison du changement climatique.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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