Des expériences en laboratoire ont permis de recréer certaines des formations géologiques les plus intrigantes de Mars : ses araignées géantes, pouvant s’étendre sur des centaines de mètres.
Mystère martien
Localisés près du pôle sud de la planète rouge, ces réseaux de fossés ramifiés, ou « terrains aranéiformes », avaient été découverts en 2003, lors de l’analyse de clichés pris par des orbiteurs martiens. S’il avait rapidement été établi qu’ils pouvaient mesurer un kilomètre de diamètre et comporter des centaines de « pattes », jusqu’à récemment, le processus en étant à l’origine restait flou.
Dans le cadre de travaux publiés dans The Planetary Science Journal, des chercheurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA ont utilisé DUSTIE, une chambre à vide refroidie à l’azote liquide, pour recréer ces structures. Ce qui a permis d’appuyer la principale hypothèse concernant leur formation.
Après avoir réglé le dispositif, contenant un échantillon de sol martien simulé, à des pressions et températures équivalentes à celles régnant près des pôles de notre voisine, l’équipe a diffusé du gaz carbonique (dont son atmosphère est composée à 96 %) à l’intérieur de la chambre, qui s’est rapidement condensé et transformé en glace sèche.
Lorsque la température à l’intérieur de DUSTIE a été augmentée, la glace que le sol martien contenait a libéré un panache de gaz qui l’a fracturé, donnant naissance aux fameuses araignées.
Des araignées qui fleurissent au printemps
Selon l’équipe, au sortir des rudes hivers de Mars, la lumière du soleil réchauffe progressivement ses sols, ce qui entraine la sublimation de la glace sèche (qui ne contient pas d’eau) dont ils sont gorgés en gaz, qui s’échappe vers la surface.
Les fissures formées sont ensuite rapidement comblées par des poussières et des sédiments leur donnant une teinte sombre caractéristique.