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Ses cultures étaient dévorées par un virus mortel… Cet agriculteur leur a diffusé de la musique !

Un agriculteur des Bouches-du-Rhône aurait sauvé ses courgettes d’une maladie réputée incurable grâce… à la musique. Non, ce n’est pas une blague : certaines mélodies auraient la capacité d’adoucir – vraiment – les moeurs et de revigorer des plantes en piteux état…

 

De la musique, encore et toujours

Gilles Josuan est un producteur de cucurbitacées qui fait de la monoculture de courgettes. En 2007, l’ensemble de ses cultures a contracté le virus de la Mosaïque, contre lequel « aucune méthode de lutte […] n’existe. » Faute de remède, l’agriculture conventionnelle préconise l’arrachage de tous les plants infectés, une solution radicale qui n’a pas séduit l’agriculteur : « Je suis tombé sur le site de l’entreprise Genodics qui proposait de soigner les plantes avec les protéines de musique ! Je n’avais rien à perdre, j’ai donc voulu essayer. »

Propriétaire d’une quarantaine d’hectares sous serre et d’une cinquantaine en pleins champs, Gilles Josuan avoue avoir été confronté à un problème de taille : « Le plus difficile était de propager de la musique dans une serre avec un taux d’hygrométrie [humidité] élevé. » Genodics propose donc des appareils auto-alimentés par le biais de panneaux solaires spécialement conçus pour s’adapter aux tunnels. « Après quelques ajustements de départ, nous sommes parvenus à sauver mes plants de courgettes […] Je peux donc de nouveau les commercialiser » se félicite Gilles Josuan qui récolte chaque année entre 600 et 700 tonnes de légumes.

Quand les protéines chantent

La société Genodics envoie à chacun de ses clients un protocole strict qu’il devra appliquer à la lettre : 5 à 7 minutes de musique chaque soir mais pas davantage ; autrement « cela fatigue les plantes » précise Gilles Josuan. L’incongruité de la méthode peut prêter à sourire, voire le faire passer pour fou. Et pourtant, les faits sont là : ça marche. Évidemment, le processus est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît… S’il suffisait de coller une baffle à quelques mètres de son potager et de lancer la 5e de Beethoven pour prémunir ses fruits et légumes contre tous les virus végétaux, on aurait déjà des philharmonies entières dans les plus grands domaines viticoles du pays ! La clé du succès réside dans la mélodie : il faut trouver celle qui convient le mieux aux cultures infectées.

Interrogé par Le Figaro, Genodics explique qu’avant de lancer toute thérapie musicale, il leur faut choisir la mélodie la plus adaptée aux pathologies à traiter. Dans le cas de Gilles Josuan, le cofondateur de Genodics Pedro Ferrandiz révèle avoir identifié non pas un mais deux virus : « Nous avons adapté la mélodie et pu inhiber les deux virus, qui fatiguaient la plante mais restent inoffensifs pour l’homme. » Une thérapie musicale rendue possible par la protéodie : « Pour faire simple, lors du processus de synthèse des protéines, les acides aminés produisent des notes. Une mélodie spécifique à chaque protéine est ainsi émise » décrit Ferrandiz. C’est en connaissant les protéines de la pathologie que les chercheurs de Genodics peuvent isoler la pathologie en trouvant le « chant » de sa protéine. À partir de là, ils peuvent décider d’inhiber ou stimuler la synthèse.

Trop beau pour être vrai ? 

Malgré ses techniques peu orthodoxes, la société a sauvé les exploitations de plus de 130 agriculteurs français : pêchers, plants de tomates, pommiers… Ils ne doivent leur salut qu’aux délicieuses vibrations des mélodies made in Genodics. Un savoir-faire particulièrement prisé des viticulteurs, régulièrement exposés au mildiou et à l’esca. Le protocole reste le même : la musique doit être diffusée de manière harmonieuse pour que chaque pied de vignes se repaisse de leurs vertus thérapeutiques. Ferrandiz l’assure : « Ça marche systématiquement mais avec des taux de réussite variables de 25 % à 95 %. […] En moyenne, le taux de réussite est de 70 %. »  

La communauté scientifique reste dubitative devant pareilles prouesses. Si l’Université de Cergy n’a pas caché son intérêt en nouant un partenariat avec Genodics, l’Institut national de la recherche agronomique se veut plus réservé : « les plantes sont sensibles aux sons et réagissent à certains bruits [qui] provoquent une réaction » admet Bruno Moulia, directeur de recherches à l’Inra. « Toutefois, aujourd’hui nous n’avons pas prouvé scientifiquement ces liens. ». Face aux résultats mirifiques de Genodics et de ses protéines chantantes, le directeur botte en touche : « Je ne peux pas dire que ça ne marche pas, mais nous n’avons pas non plus démontré scientifiquement l’efficacité de ces traitements. » Si des études scientifiques parvenaient à corroborer la théorie de Genodics et leurs partitions de protéines, nous tiendrions-là le premier pesticide certifié 100 % bio. Un sacré coup de pouce pour la généralisation d’une agriculture bio à l’échelle nationale.

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