Le gouvernement chinois a annoncé une nouvelle réalisation d’ampleur : une gigantesque ceinture d’arbres destinée à « contenir » le désert du Taklamakan, dans le nord-ouest du pays.
Barrière végétale géante
Ayant impliqué la plantation à très grande échelle de saules rouges, de saxaouls (arbustes) et d’autres espèces d’arbres, cette muraille verte court le long de la frange sud de ce vaste désert (337 000 km²) situé dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. Elle vise principalement à stopper les tempêtes de sable, connues pour ravager les cultures.
Cette initiative s’inscrit dans le programme forestier chinois « Three-North Shelterbelt », qui vise à freiner l’expansion du désert de Gobi et d’autres zones arides par le biais de la reforestation. Lancé en 1978, il devrait être achevé en 2050 et constituera le plus grand projet d’ingénierie écologique au monde (environ 100 milliards d’arbres).
Si certains scientifiques doutent de l’efficacité de l’approche, et craignent que la plantation d’un nombre restreint d’espèces d’arbres, majoritairement non indigènes, affecte durablement la faune et la flore locales (en favorisant notamment les épidémies), la désertification constitue aujourd’hui un problème environnemental majeur en Chine.
China Completes 3,046-Kilometer "Great Green Wall" Along Its Biggest Deserthttps://t.co/9cVNXu8Ies
— IFLScience (@IFLScience) December 14, 2024
Désignant la transformation de terres fertiles en déserts arides, ce phénomène résultant d’une combinaison de facteurs naturels et humains (agriculture non durable, déforestation…) se trouve largement aggravé par le changement climatique. On estime qu’il touche 27 % des terres du pays, et affecte directement 400 millions de personnes.
Un problème mondial
Selon un rapport des Nations unies publié plus tôt ce mois-ci, révélant que 77,6 % des terres émergées étaient nettement plus sèches en 2020 qu’il y a trente ans, la désertification constitue un « péril existentiel mondial ».
Bien qu’elle possède un climat globalement plus tempéré, l’Europe n’est pas épargnée. De récentes études ont suggéré que des régions semi-arides du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce, de Chypre, de la Bulgarie et de la Roumanie pourraient se transformer en déserts d’ici 2100.
La barrière végétale géante chinoise ne constitue que l’une de ses nombreuses réalisations pharaoniques récentes. Le pays est également connu pour abriter la plus grande centrale hydroélectrique et le plus haut pont au monde.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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