Des scientifiques sont parvenus à modifier génétiquement la Lucilie cuivrée, une mouche responsable de la mort de nombreux moutons dans les élevages australiens. Attirées par les replis laineux malodorants et humides des moutons, ces mouches y trouvent refuge pour pondre des oeufs dont les larves creusent la chair pour en infecter l’animal. DGS vous en dit plus sur cette mouche tueuse… 

Non, toutes les mouches ne sont pas inoffensives. Et pour cause, puisque la Lucilie cuivrée est une mouche à viande. Cette dernière provoque des lésions très graves chez les moutons et affecte tout particulièrement les élevages en Australie et en Afrique du Sud. Attirée par les replis malodorants du mouton, situés autour de son périnée, cette mouche verte y pond des oeufs, puis ses larves creusent dans la chair de l’animal provoquant ainsi d’importantes infections bactériennes mortelles si celles-ci ne sont pas traitées.

Pour sauver leurs élevages, certains éleveurs australiens ont utilisé des insecticides organophosphorés, mais la mouche est devenue très résistante à ce genre de produit en quelques années à peine. Un autre traitement est alors apparu : le mulesing. Cette technique consiste en l’ablation de ces fameux replis de l’agneau âgé seulement de 2 à 6 semaines. La cicatrisation de cette intervention laisse un épiderme lisse et glabre qui n’intéresse guère la Lucilie cuivrée. A ce jour, cette intervention reste le seul moyen efficace pour prévenir la myiase provoquée par l’agression de ces asticots laissés par ces terribles mouches.

Seulement, des scientifiques cherchent des solutions alternatives moins douloureuses. L’équipe de scientifiques a tenté la méthode de l’insecte mâle stérilisé par modification génétique. Les femelles qui ne s’accouplent qu’une seule fois dans leur vie ont donc de grandes chances de le faire avec un des insectes mâles génétiquement modifiés, ce qui réduirait la reproduction et par addition le risque de myiase. Malheureusement, cette approche a très vite été abandonnée en raison des coûts élevés que cela générait.

Cependant, les chercheurs de la North Carolina State University ont réfléchi à une autre approche beaucoup moins coûteuse. Ainsi, Max Scott et son équipe ont modifié génétiquement des femelles de sorte que ces dernières deviennent dépendantes d’un antibiotique classique, car sans tétracycline, elles meurent et ce au stade larvaire. Quant aux larves mâles, même si ces dernières survivent, en s’accouplant les mâles transmettent à leur descendance femelle cette même dépendance à l’antibiotique classique. La population de ces mouches tueuses est ainsi considérablement contrôlée et réduite. Cette dernière n’est cependant pas totalement éradiquée, car sa disparition pourrait engendrer des conséquences sur l’écosystème. Si tel était le cas il suffirait juste de fournir de la tétracycline pour ranimer l’espèce.

Nous avons été impressionnés d’apprendre l’existence de cette mouche tueuse. Nous sommes cependant heureux de savoir que des moutons sont sauvés grâce aux scientifiques qui sont parvenus à trouver une solution peu onéreuse et fiable. En revanche, le fait de savoir que la nature ait été manipulée de la sorte pour parvenir à un tel rendu nous dérange un peu… Pensez-vous que l’Homme est en droit de perturber le cycle de la nature ?

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