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Une étude renforce l’idée d’un monde extraterrestre caché dans les entrailles de la Terre

Les vestiges d’une collision cataclysmique

monde extraterrestre Terre
— Rost9 / Shutterstock.com

De nouvelles analyses donnent davantage de poids à l’idée que les deux structures gigantesques enfouies dans les profondeurs du manteau terrestre soient des fragments d’une protoplanète ayant percuté la Terre il y a plus de quatre milliards d’années.

Aux origines des grandes provinces à faible vitesse de cisaillement

La théorie dominante concernant la formation de la Lune est celle d’une collision géante ayant impliqué la Terre et un objet de la taille de Mars appelé Theia, dont la majorité des débris se seraient agglomérés pour donner naissance à notre satellite naturel. Mais cette protoplanète n’a peut-être pas disparu : ses vestiges pourraient être enfouis dans les entrailles de notre planète.

Depuis des décennies, les chercheurs savent qu’il existe deux gigantesques masses de matière dans le manteau terrestre. Respectivement localisées sous l’Afrique et l’océan Pacifique, celles-ci s’avèrent plus denses que le reste du manteau (les ondes sismiques s’y propagent plus lentement), ce qui leur a valu le nom de grandes provinces à faible vitesse de cisaillement ou LLSVP.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, Qian Yuan, de l’Institut de technologie de Californie, et ses collègues ont effectué une série de simulations avancées afin d’obtenir un aperçu précis de la façon dont les éclats de Théia se seraient comportés après sa collision avec la Terre.

— Jurik Peter / Shutterstock.com

Celles-ci suggèrent que les roches du manteau de la protoplanète auraient fondu et se seraient enfoncées jusqu’à la limite manteau-noyau, créant une fine couche qui aurait enveloppé l’ensemble du noyau. La convection à l’intérieur du manteau terrestre aurait par la suite lentement rassemblé ce matériau dense pour former les deux masses que nous détectons aujourd’hui.

Des signatures chimiques intrigantes

S’il n’existe évidemment aucun moyen de forer à une telle profondeur afin de récolter des échantillons des deux masses enfouies, des bulles de matière chaude s’en échappent, entraînant la remontée de précieux signaux chimiques à la surface.

L’analyse de telles signatures a révélé d’étroites similitudes avec celles observées sur la Lune. Différant largement de leurs homologues typiquement terrestres, elles renforçent l’idée que les LLSVP et notre satellite soient des vestiges d’un monde extraterrestre et, par extension, l’hypothèse d’un impact géant.

Selon Yuan, cet évènement cataclysmique expliquerait en grande partie pourquoi la Terre est si différente de toutes les autres planètes rocheuses découvertes jusqu’à présent. « Il a modifié l’atmosphère, la croûte, le manteau et le noyau », conclut le chercheur.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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