Ayant une grande valeur culturelle et historique, les momies égyptiennes sont aujourd’hui exposées et conservées dans les musées. En revanche, elles étaient utilisées comme remèdes au Moyen Âge. Transformées sous forme de poudre, elles étaient notamment ingérées par les Européens pour guérir toutes sortes de maladies.
Mumia, la momie en poudre
À l’époque, les médecins utilisaient la « mumia », des momies transformées en poudre, pour cicatriser, désinfecter et anesthésier les plaies. En outre, cette substance était également consommée par des personnes venant de différentes classes sociales, car elle était censée guérir toutes sortes de maladies, dont les maux de tête, la toux, les nausées et la peste.
Disponible dès le 12e siècle chez les apothicaires, la consommation de la mumia a atteint son apogée au 16e siècle. Des momies entières ou déjà en poudre étaient notamment importées depuis l’Égypte pour satisfaire la demande européenne. Cependant, le pillage des tombeaux égyptiens avait pris une grande ampleur et les vraies momies devenaient difficiles à trouver.
Ainsi, les marchands se mirent à fabriquer des contrefaçons en se servant des cadavres de condamnés à mort qu’ils séchaient dans les sables du désert. Guy de la Fontaine, un médecin royal peu convaincu par ce remède, doutait également que certaines mumia étaient fabriquées à partir des cadavres des paysans morts à Alexandrie en 1564.
Elle a été consommée jusqu’au 18e siècle
Malgré les avertissements, les Européens ont continué à consommer la mumia jusqu’au 18e siècle. Une fois qu’elles n’étaient plus utilisées comme médicament, les momies en poudre n’avaient toutefois pas disparu du marché européen. En effet, elles étaient utilisées par les peintres pour obtenir une certaine pigmentation.
Aujourd’hui, il est toujours possible d’acheter du « brun de momie » sur internet. Cependant, il ne s’agit plus de poudre de momies, mais d’un simple mélange de kaolin, de quartz, de goethite et d’hématite.