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L’analyse de la momie de Séqénenrê Taa II révèle qu’il a été exécuté sur le champ de bataille

Les derniers instants du pharaon ont été particulièrement violents

— Andrea Izzotti / Shutterstock.com

Connaissez-vous Séqénenrê Taa II ? Il s’agit d’un roi égyptien qui a régné sur le sud de l’Égypte de -1558 à -1553 avant J.-C. alors que l’Égypte était sous l’occupation des Hyksôs, un groupe pluriethnique originaire de l’Asie de l’Ouest, qui dirigèrent le pays depuis la cité d’Avaris, à 644 kilomètres de là. Ce pharaon a tout de suite intrigué les scientifiques depuis la découverte de sa momie dans les années 1880. La raison en est que, même si plusieurs rois égyptiens sont morts au combat, la mort de ce souverain est particulièrement frappante à cause de la brutalité et le nombre de coups qui lui ont été assénés.

De nombreuses blessures profondes et mortelles ont été assénées à la tête du pharaon

Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Frontiers in Medicine le 17 février dernier, des scientifiques ont voulu en apprendre plus sur les circonstances de la mort de Séqénenrê Taa II en le passant sous rayons X. L’étude par tomodensitométrie de la momie a ainsi révélé de nombreuses blessures sur le visage du pharaon que les anciens embaumeurs auraient essayé de dissimuler, même si l’embaumement semble avoir été effectué à la hâte.

Le pharaon avait effectivement subi d’énormes coupures au front, autour des yeux et des joues, ainsi qu’une blessure par arme blanche sur la base de son crâne. Apparemment, les scientifiques penchent pour l’hypothèse que le pharaon a été vaincu sur le champ de bataille et peut-être capturé pour ensuite être exécuté au milieu de plusieurs assaillants armés de poignards, de haches, de lances et d’épées.

Le roi Hyksôs provoqua Séqénenrê Taa II

A l’origine de la mort de Séqénenrê Taa II, des récits fragmentaires sur papyrus racontent que le souverain aurait été révolté contre les Hyksôs après que leur dirigeant, qui exige une contribution financière de l’Égypte du Sud, a inventé une histoire de toutes pièces selon laquelle les hippopotames qui se trouvaient dans une piscine sacrée à Thèbes, la patrie de Séqénenrê Taa, dérangeaient son sommeil, alors qu’il résidait dans la capitale Avaris, à 644 kilomètres de Thèbes. Le roi Hyksôs avait ainsi ordonné, sur la base de cette fausse accusation, la destruction de la piscine sacrée, nous rapporte Livescience.

Séqénenrê Taa II s’en révolta et entra en guerre contre les occupants. L’un des fils et successeur immédiat de Séqénenrê Taa II, Kamosa, trouva la mort auprès des Hyksôs. La radiographie de la momie du pharaon Séqénenrê Taa II révéla que non seulement son crâne avait été coupé du corps mais de nombreux os de son squelette ont aussi été désarticulés.

Ahmôsis Ier remporta la bataille de son père

Parmi les blessures profondes recensées par les scientifiques, il y eut d’abord une coupure de 7 centimètres de long sur le front, due à un coup de hache ou d’épée ; ensuite, une autre coupure sur le côté supérieur de l’œil droit du pharaon qui faisait 3,2 centimètres de long et qui semble être due à une hache. D’autres coupures ont également été faites sur le nez, l’œil droit et la joue droite du pharaon, causées par un manche de hache ou un bâton émoussé, et une autre blessure profonde a été découverte sur la joue du pharaon. La base de son crâne a également révélé une blessure de 3,5 cm causée probablement par une lance.

Selon l’auteur principal de l’étude, Sahar Saleem, qui est professeur de radiologie à l’université du Caire, « cela suggère que Séqénenrê était vraiment en première ligne avec ses soldats, risquant sa vie pour libérer l’Égypte ». Même s’il n’a pas pu libérer lui-même sa patrie, son épouse, Iâhhotep Ire, poursuivit la guerre contre les Hyskôs et c’est finalement leur fils, Ahmôsis Ier, qui, une fois majeur, hérita du trône et chassa les étrangers du royaume.

Par Arielle Lovasoa, le

Source: Lives science

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