Des recherches pré-cliniques ont révélé que la molécule BPN14770 permet de prévenir les effets de la bêta-amyloïde, une protéine jouant un rôle central dans le développement de la maladie d’Alzheimer et se révélant toxique pour les cellules nerveuses.
Inhiber l’activité de la phosphodiestérase-4D
Des études récentes ont indiqué que la maladie d’Alzheimer pouvait se développer sans signe de démence chez près de 25 % des patients de 80 ans en bonne santé, ce qui suggère que notre organisme pourrait se tourner vers des mécanismes compensatoires afin de maintenir l’intégrité du système nerveux. La molécule BPN14770 pourrait aider à activer ces mécanismes permettant de préserver les cellules nerveuses et de prévenir la démence, même lorsque la maladie d’Alzheimer est déjà installée. Mieux encore, elle permettrait également d’atténuer les troubles du développement et de traiter la schizophrénie, selon les auteurs de l’étude, parue dans le Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics.
C’est en travaillant sur des souris que les scientifiques ont découvert que la molécule BPN14770 inhibait l’activité de la phosphodiestérase-4D (PDE4D), une enzyme jouant un rôle clé dans la formation de la mémoire, l’apprentissage, la neuroinflammation et les lésions cérébrales traumatiques. « La maladie d’Alzheimer peut être contenue par le cerveau dans une certaine mesure, grâce à des mécanismes compensatoires agissant au niveau cellulaire et synaptique. La molécule BPN14770 permettrait d’activer de multiples mécanismes biologiques protégeant le cerveau des pertes de mémoire, des dommages neuronaux et des altérations biochimiques », a expliqué Ying Xu, professeur agrégé à l’université de Buffalo et co-auteur de l’étude.
Des résultats très prometteurs
Lorsque l’enzyme PDE4D est inhibée par la molécule BPN14770, les niveaux de monophosphate d’adénosine cyclique (AMPc), possédant de nombreux effets bénéfiques, dont l’amélioration de la mémoire, augmentent, ce qui permet par conséquent de protéger notre cerveau des effets toxiques de la protéine bêta-amyloïde, jouant un rôle majeur dans le développement de la maladie d’Alzheimer. « Le rôle de PDE4D dans la modulation des voies cérébrales impliquées dans la formation de la mémoire et de la cognition, et la capacité de notre inhibiteur de PDE4D à améliorer sélectivement ce processus, ont été bien étudiés », a déclaré Mark Gurney, directeur du laboratoire Tetra Therapeutics, ayant développé le médicament.
Tetra Therapeutics mène actuellement des essais cliniques de phase 2 sur le BPN14770 chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer précoce et chez des adultes atteints du syndrome de l’X fragile, deuxième cause de retard mental après la trisomie 21 et première cause de retard mental héréditaire. Les résultats d’études de phase 1 antérieures, réalisées chez des volontaires âgés en bonne santé, ont suggéré que les effets bénéfiques de la molécule étaient immédiats, tandis que celles réalisées sur des animaux ont démontré que cette molécule était à même de favoriser la maturation des connexions entre les neurones, altérées chez les patients atteints du syndrome de l’X fragile, et également de protéger ces liens, détruits chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
« Les résultats obtenus dans le cadre de l’étude de phase 2 que nous menons actuellement auprès de 255 patients atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade précoce, s’avèrent très prometteurs », a conclu Mark Gurney.
Par Yann Contegat, le
Source: Futurity
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