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La NASA découvre une étrange molécule dans l’atmosphère de Titan

C’est la première fois qu’un tel composé est détecté ailleurs que dans des nuages de poussière interstellaire

— Jurik Peter / Shutterstock.com

Des scientifiques de la NASA ont identifié une étrange molécule dans l’atmosphère de Titan, la principale lune de Saturne. Celle-ci pourrait donner naissance à des composés plus complexes et ainsi contribuer à l’établissement des conditions nécessaires à la vie.

Une présence surprenante

Cartographié l’an passé par l’agence spatiale américaine, Titan est sans aucun doute l’un des endroits les plus fascinants du Système solaire. Il s’agit en effet du seul monde connu, en dehors de la Terre, à posséder des étendues liquides stables à sa surface (prenant la forme des lacs, des rivières et des mers), qui se trouvent être composées non pas d’eau, mais de méthane et d’éthane liquides. Ce qui engendre un cycle météorologique très semblable au nôtre, avec l’évaporation, les précipitations, l’érosion, les tempêtes de poussière organique et l’activité tectonique façonnant son paysage.

Pour cette nouvelle étude présentée dans The Astronomical Journal, une équipe de chercheurs de la NASA a utilisé le réseau de télescopes ALMA (Chili) afin d’observer le spectre lumineux de Titan, susceptible d’offrir un aperçu de la composition chimique de son atmosphère en étudiant les longueurs d’ondes émises ou absorbées par les molécules la composant. Dans deux ensembles de données distincts, les scientifiques ont détecté la signature caractéristique du cyclopropénylidène (C3H2), une molécule simple à base de carbone, se révélant si réactive qu’elle ne peut exister sur Terre que dans des conditions de laboratoire.

Sa présence au sein d’un environnement « relativement » chaud comme celui de Titan, où elle devrait se décomposer facilement en d’autres formes, n’a pas manqué de surprendre les chercheurs, étant donné que jusqu’à présent celle-ci n’avait été détectée que dans les nuages interstellaires, environnements bien trop froids pour que ce genre de réaction chimique puisse avoir lieu.

Jusqu’à présent, le cyclopropénylidène n’avait été identifié que dans des nuages moléculaires de gaz et de poussière, comme le nuage moléculaire du Taureau, pépinière stellaire dans la constellation du même nom, située à plus de 400 années-lumière — © Conor Nixon / NASA’s Goddard Space Flight Center

« Nous essayons de déterminer si Titan est habitable »

Alors que Titan était déjà considérée comme l’un des endroits les plus prometteurs pour la recherche de formes de vie extraterrestres, en raison de sa dynamique semblable à celle de la Terre, cette dernière découverte donne encore plus de poids à cette idée. Les molécules dites « en boucle fermée » constituent une part importante du squelette de l’ADN et de l’ARN, et bien que le cyclopropénylidène ne soit pas connu pour jouer un rôle dans ces réactions, il s’agit de la plus simple et la plus petite molécule de ce type jamais découverte au sein d’une atmosphère.

Ce qui sous-entend qu’il pourrait exister une étrange chimie à l’œuvre sur cette lune, susceptible d’engendrer des formes de vie n’étant pas composées d’eau.

« Nous essayons de déterminer si Titan est habitable », explique la géologue Rosaly Lopes, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA. « Dans cet esprit, nous voulons donc savoir quels composés atteignent la surface, et si ces matériaux peuvent passer à travers la croûte glacée de Titan pour finalement atteindre son océan souterrain où nous pensons que les conditions sont plus favorables au développement de la vie. »

Pour en savoir plus à ce sujet, il faudra probablement patienter jusqu’en 2034, année où la sonde Dragonfly devrait atterrir sur Titan afin d’y rechercher des signes de vie ancienne ou présente. Celle-ci pourrait par la suite être rejointe par un drone sous-marin, destiné à explorer les étendues liquides de la lune géante.

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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  • Pour ce qui concerne la molecule découverte, ca rejoint les travaux des anciens prix Nobel de 1977 de Prigogine , donc une biochimie avec une evolution possible vers une biochimie active, voir aussi le livre de Joel de Rosnay ‘la plus belle histoire du vivant’ qui va exactement dans ce sens. Par contre pour le dragonfly, si il est comme sur la photo ca va pas etre coton l’atterrissage car la densite de l’atmosphere martienne est beaucoup moins dense que celle de la Terre donc pour compenser ce probleme technique il faut des helices qui tournent beaucoup plus vite cad au moins 10x + vite et encore, ca ammortira l’atterrisage mais c’est pas garanti que ca se passera sans casse…