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Réchauffement climatique : ces microbes photosynthétiques pourraient atténuer les émissions de CO2

Les tourbières et le permafrost stockent d’énormes quantités de ce gaz à effet de serre

permafrost
— Adwo / Shutterstock.com

De nouvelles expériences suggèrent que l’activité des microbes photosynthétiques du permafrost et des tourbières pourrait croitre significativement à mesure que les températures augmentent, limitant ainsi les émissions de carbone de ces environnements.

Des émissions atténuées pour les tourbières

À l’échelle de la planète, on estime que les tourbières et le permafrost stockent respectivement 600 milliards et 1,5 milliard de tonnes de CO2. Si l’intensification du réchauffement climatique augmente l’activité des microbes décomposant la matière organique, processus contribuant à la libération de ce gaz à effet de serre, une telle tendance semble également concerner leurs homologues photosynthétiques.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Climate Change, Vincent Jassey, du Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement en France, et ses collègues ont entrepris de mesurer l’impact des microbes photosynthétiques sur l’absorption du carbone dans les tourbières.

Pour ce faire, l’équipe a exposé 125 blocs de tourbe provenant de cinq sites européens à des conditions plus chaudes, et constaté une augmentation généralisée de l’activité de ces micro-organismes.

Selon ses calculs, au niveau mondial, un tel phénomène se traduirait par 51 millions de tonnes de carbone en moins dans l’atmosphère chaque année d’ici 2040, correspondant à 14 % des émissions totales prévues pour les tourbières au cours de cette période.

Et le permafrost

L’omniprésence des microalgues dans le permafrost, qui couvre environ 14 millions de kilomètres carrés, suggère qu’un mécanisme similaire contribuerait également à atténuer les émissions de CO2 dans l’Arctique.

« Nous savons que la photosynthèse se produit également lors de son dégel », souligne Andreas Kappler, chercheur à l’université de Tübingen. « Les preuves recueillies en Suède [notamment dans des étendues d’eau de fonte peu profonde] indiquent qu’il s’agit d’un phénomène largement répandu. »

D’après le chercheur, la prise en compte de ces effets par nos modèles aurait d’importantes implications pour les prévisions climatiques.

L’an passé, une étude avait montré que la « porte de l’enfer » de Sibérie grandissait à un rythme inquiétant et menaçait de libérer d’anciens virus.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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