De nouveaux secrets des chauves-souris vampires révélés grâce à des tapis roulants

S’appuyant sur un protocole expérimental assez inhabituel, des chercheurs ont obtenu un aperçu sans précédent du métabolisme des chauves-souris vampires, seuls chiroptères à se nourrir exclusivement de sang.

Une stratégie métabolique alternative

Si de nombreux mammifères tirent l’essentiel de leur énergie des glucides et des lipides qu’ils stockent, l’unique source d’alimentation des trois espèces de chauves-souris vampires, riche en protéines, en présente des concentrations extrêmement faibles.

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Afin de percer les secrets de leur métabolisme, Kenneth Welch et Giulia Rossi, de l’université de Toronto, ont étudié 24 chauves-souris vampires communes (Desmodus rotundus) adultes capturées au Belize, nourries avec du sang de vache contenant des acides aminés (qui forment les protéines) dont les atomes de carbone avaient été préalablement marqués.

Leur taux métabolique (soit la quantité d’énergie qu’un organisme consomme sur une période donnée) a été mesuré pendant qu’elles couraient sur des tapis roulants à des vitesses allant jusqu’à 30 mètres par minute. En analysant les isotopes de carbone dans l’air expiré, les chercheurs ont découvert que ces créatures fascinantes tiraient leur énergie du repas qu’elles venaient de prendre plutôt que de leurs réserves de graisses ou de sucres.

« Il s’agit d’un phénomène rare au sein du règne animal », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Biology Letters. « On l’observe généralement chez les insectes hématophages, les manchots empereurs pendant leurs longues périodes de jeûne et les ours durant l’hibernation. Ce qui différencie les chauves-souris de ces derniers, c’est le fait d’y avoir constamment et exclusivement recours. »

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Des parades efficaces

Cette stratégie métabolique alternative implique que les chiroptères doivent s’alimenter régulièrement pour survivre : selon les chercheurs, ils supporteraient difficilement plus de 24 heures de « jeûne ».

« Pour compenser cela, les chauves-souris vampires ont développé des liens sociaux forts et peuvent régurgiter une partie de leur repas dans la gueule des membres du groupe les plus affamés », explique Welch.

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