Le cerveau humain est l’un des systèmes les plus complexes qui existent au monde. Si on l’étudie de fond en comble depuis des siècles, les scientifiques continuent de faire d’incroyables découvertes à son sujet. La dernière en date concerne la région du cerveau qui traite la mémoire. Selon une étude, cette région n’est pas composée d’une, mais de deux sections distinctes.
Comment l’hippocampe du cerveau traite-t-il la mémoire ?
L’hippocampe est une structure cruciale située dans le lobe temporal médial du cerveau. Il joue un rôle central dans diverses fonctions cognitives, notamment dans la formation et la consolidation de nouveaux souvenirs. D’ailleurs, on l’appelle souvent le centre de la mémoire du cerveau. L’hippocampe aide à convertir les souvenirs à court terme en souvenirs à long terme grâce à un processus appelé consolidation de la mémoire. C’est ce qui permet de se souvenir et de reconnaître des personnes, des lieux et des événements du passé, nous permettant ainsi d’apprendre de nos expériences.
Si le rôle de l’hippocampe dans la consolidation de la mémoire est un mécanisme bien connu des neuroscientifiques, une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’université Cornell a permis de dévoiler deux fonctions inédites de cette région du cerveau. D’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Science, il existe deux tâches mémorielles vitales hébergées dans l’hippocampe : une qui se souvient des associations, et une autre qui prédit sur la base d’événements passés.
Autrement dit, il y a une partie de l’hippocampe dont le rôle est de se souvenir des associations entre les moments, les lieux et ce que l’on y a fait. Et il y a une autre partie qui permet de prédire ou de planifier des actions futures en se basant sur des expériences passées. D’après les scientifiques, ces deux tâches mémorielles codées dans l’hippocampe peuvent être séparées et peuvent donc fonctionner indépendamment l’une de l’autre. C’est une découverte incroyable, dans la mesure où cela pourrait aider dans la recherche de traitements pour des maladies qui affectent la mémoire, comme la maladie d’Alzheimer.
Une découverte inédite dans le domaine de la neuroscience
Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont une optogénétique (une association de technique optique et génétique) avancée pour désactiver un type de mémoire à la fois dans le cerveau. L’expérience a été réalisée avec des rats. Ils ont découvert dans l’hippocampe un type de code neuronal qui contrôle la capacité à établir des associations, par exemple pour se rappeler que des pommes sont vendues à l’épicerie du quartier. L’autre type de code neuronal nouvellement découvert est prédictif et implique la capacité d’utiliser la mémoire de manière flexible pour planifier un nouveau comportement.
Par exemple, lorsqu’on parcourt toujours le même itinéraire pour se rendre à un endroit donné, si la route est coupée, cette fonction de l’hippocampe est ce qui permet d’utiliser une sorte de carte interne mémorisée du quartier pour faire une prédiction d’un nouvel itinéraire. Notons que, jusqu’à présent, personne ne savait comment l’hippocampe supportait ces fonctions, ni s’il existait une relation entre les deux. D’après les chercheurs, connaître ces fonctions va permettre d’identifier le type de déficience de mémoire chez un patient.