Aller au contenu principal

Pour la première fois, la modification génétique a sauvé la vie d’un bébé atteint d’un cancer en phase terminale

Comme la technologie, la médecine progresse constamment. Toujours plus technique et développée, elle permet de guérir de plus en plus de maux inhérents à l’Homme. Et c’est d’autant plus vrai dans le cas de Layla, une petite fille atteinte d’un cancer qui a pu être guérie grâce à une nouvelle méthode médicale de modification génétique. SooCurious vous présente cette incroyable innovation.

Layla est une petite fille atypique. Agée seulement de trois mois lorsqu’on lui diagnostique un grave cancer, elle se voit administrer tous les traitements couramment utilisés dans de tels cas. Mais sans résultat. Les médecins de l’hôpital Great Ormond Street de Londres tentent alors une technique inédite sur l’enfant.

Layla et sa famille : 

Layla souffrait d’une leucémie aiguë lymphoblastique, un cancer des globules blancs. Ses médecins décrivaient d’ailleurs son état comme « l’une des formes les plus agressives de la maladie » qu’ils aient jamais vue. C’est pour cette raison que la chimiothérapie était impuissante à tuer les cellules cancéreuses de la petite fille, obligeant ses parents à se préparer au pire.

Les parents de Layla, Ashleight et Lisa, ont alors exhorté les médecins de leur fille à tenter tout ce qu’ils pouvaient, même si cela impliquait des traitements jamais testés encore. Justement, le Great Ormond Street Hospital travaillait en collaboration avec l’Institut de la santé infantile de l’University College de Londres et la société de biotechnologie Cellectis sur la modification de cellules modifiées, nommées UCART19.

 

L’University College de Londres : 

Les UCART19 sont des globules blancs génétiquement modifiés grâce à des enzymes appelées TALENs et qui agissent comme des « ciseaux moléculaires » pour couper des séquences spécifiques d’ADN afin de permettre l’insertion du nouveau matériel. Dérivées de protéines produites par un type de bactéries pathogènes qui affectent un certain nombre de plantes cultivées, les enzymes TALENs travaillent par paires pour provoquer une double cassure des séquences de l’ADN. Dans le cas de Layla, les cellules qu’elle a reçues ont préalablement été modifiées pour chasser et détruire les cellules cancéreuses, mais aussi pour protéger les cellules saines de la petite fille face à la chimiothérapie qu’on lui administrait en parallèle.

L’hôpital, qui développait une banque de cellules UCART19 créées à partir de donneurs, se préparait à débuter des essais cliniques. Mais les chercheurs ont décidé d’utiliser leur seule ampoule des cellules modifiées sur Layla, tentant à tout prix de la guérir. Après quelques semaines, l’enfant développait une éruption cutanée, celle-ci indiquant que son système immunitaire répondait au traitement. Un mois plus tard, la petite fille était suffisamment remise pour quitter l’hôpital.

Un scientifique dans un laboratoire via Shutterstock

Les enzymes utilisées pour modifier les globules blancs injectés à Layla, les TALENs, peuvent être facilement modifiées pour cibler n’importe quelle séquence de l’ADN et pourraient donc être utilisées pour d’autres modifications génétiques. A terme, les possibilités médicales qu’elles offrent sont donc nombreuses, comme l’espère André Choulika, PDG de Cellectis, qui y voit « le début d’une révolution dans l’immunothérapie du cancer ». D’autres, en revanche, tiennent à nuancer l’avancée technique que représente cette nouvelle technique. C’est le cas, par exemple, de Waseem Qasim, de l’Institut de la santé infantile de l’University College de Londres, qui estime pour sa part qu’il faut « être prudent quant à prétendre que ce serait une option de traitement appropriée pour tous les enfants ». Reste que les premiers essais cliniques complets sur les cellules UCART19 sont prévus pour le début 2016 et diront si le potentiel annoncé de la méthode est réel.

Cette avancée médicale est réellement bluffante. En plus d’avoir permis de guérir Layla et d’augurer d’un futur plus radieux pour les enfants atteints du cancer, cette nouvelle méthode pourrait révolutionner la médecine, voire la science. Mais il faudra tout de même attendre quelques années avant de pouvoir déterminer si cette technique peut s’étendre à d’autres applications. Si les sujets sur la médecine vous intéressent, découvrez également cet implant capable de se recharger sans fil. Face aux nombreuses innovations médicales qui surviennent chaque année, voyez-vous la médecine comme un remède universel aux maux humains ?

Par Maxime Magnier, le

Source: iflscience

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *