En 2024, la France accueillera les Jeux Olympiques, 100 ans après la dernière fois. Mais avant, il ne faut pas oublier les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo. La capitale japonaise souhaite organiser une compétition sportive impressionnante, sans pour autant oublier la protection de l’environnement. Ainsi, toutes les médailles distribuées aux athlètes olympiques et paralympiques seront conçues avec du matériel recyclé.
Comment les médailles sont fabriquées ?
Loin d’être une compétition sportive banale, depuis leur création les Jeux Olympiques sont une institution, le rassemblement de tous autour de valeurs sportives et festives. Et même si les épreuves se passent relativement toutes dans de bonnes conditions et dans un esprit positif, il faut toujours désigner des perdants, et trois gagnants.
En 2016, les médailles olympiques de Rio étaient déjà composées à 30 % de matériel recyclé. Le pas significatif que fait l’organisation de Tokyo c’est qu’en 2020 les 5 000 médailles d’or, d’argent et de bronze qui seront distribuées aux athlètes olympiques et paralympiques seront composées à 100 % de matériel recyclé issus de déchets électroniques.
Pour mener à bien ce projet, depuis avril 2017, le Comité Olympique japonais, récolte des objets électroniques cassés comme des caméras, des appareils photos ou des smartphones. En octobre 2018, 48 000 tonnes de déchets avaient déjà été rassemblées. Une fois que cette masse de déchets est centralisée, tous les éléments en or, argent et bronze sont extraits des objets. Ceux-ci ne sont, certes, pas conçus en majorité par ces métaux rares, mais, à force d’en traiter des tonnes et des tonnes, une quantité importante peut en être tirée.
D’après les organisateurs de Tokyo 2020, 2 700 kilos de bronze ont déjà été rassemblés, la quantité nécessaire pour produire les médailles de tous les troisièmes est donc atteinte. Cependant, les objectifs de 30,3 kg d’or et de 4 100 kg d’argent ne sont pas encore atteints, mais devraient l’être dans le mois prochain.
The nationwide collection of discarded electronic devices, aimed at supplying recycled metals for the manufacture of athletes’ medals, is expected to reach its goals. The project has allowed the public to play a key role in the Games’ preparations.https://t.co/nkAlOKNMwk pic.twitter.com/jQlhAGhd2o
— #Tokyo2020 (@Tokyo2020) 12 février 2019
Les déchets électroniques, un problème important
Les “e-déchets” ne sont pas un problème nouveau. En 2016, l’étude Global E-Waste Monitor publiée par United Nations University, International Telecommunication et International Solid Waste concluait que 44 millions de tonnes de déchets électroniques avaient été générées en 2016. Et parmi eux, seulement 20 % ont été recyclés. Cette masse importante de déchets ne va qu’augmenter dans les années à venir, et trouver un moyen de les réutiliser semble donc être urgent.
Si le Comité Olympique japonais a réussi à réunir plus de 50 000 tonnes d’e-déchets, c’est aussi grâce à la collaboration de NTT Docomo (le plus grand opérateur japonais), qui a appelé et encouragé ses clients à rapporter les téléphones cassés dans les magasins. Ce type d’initiative devrait être généralisé pour pouvoir réutiliser les matériaux (rares) contenus dans les objets électroniques.
Les médailles des Jeux Olympiques de Tokyo donneront peut-être envie à d’autres de suivre la marche. Quoi qu’il en soit, en recevant leurs récompenses, les athlètes olympiques et paralympiques ne possèderont pas qu’un objet célébrant leur performance, mais aussi une médaille symbolisant la durabilité et le respect de l’environnement.
Par Aménis Khaldi, le
Source: The Guardian
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Catégories: Écologie, Actualités