S’appuyant sur les réponses de plus de 4 millions de personnes issues de 154 pays, cette nouvelle étude accablante montre que les démocraties ont progressivement perdu le soutien de leurs propres citoyens en l’espace de 25 ans.
Un constat accablant
Alors que le taux de personnes insatisfaites à l’échelle mondiale était estimé à 47,9 % au milieu des années 1990, celui-ci a atteint un niveau record en 2019 avec 57,5 % d’individus se disant mécontents de la démocratie, selon le rapport récemment dévoilé par des chercheurs de l’université de Cambridge. Ces derniers estiment que « les échecs répétés dans les domaines de la finance et de la politique étrangère dans les démocraties établies ainsi que la corruption endémique et les fragilités des États dans les pays du Sud ont érodé la confiance dans la démocratie ».
Parmi les pays faisant exception à la règle et affichant un taux de satisfaction record, on retrouve notamment le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas ou la Suisse, mais comme le souligne Roberto Foa, auteur principal de l’étude, « ce groupe de nations dans lesquelles moins de 25 % du public exprime son mécontentement vis-à-vis de ce système politique représente seulement 2 % des citoyens des démocraties du monde ». En ce qui concerne les autres nations, le constat est bien différent, avec une insatisfaction majoritaire des États-Unis au Japon, en passant par la plupart des pays de l’Union européenne (y compris la France).
« Les institutions démocratiques ont failli à remédier à quelques-unes des crises majeures de notre ère »
D’après Roberto Foa, la démocratie se trouve actuellement « dans un état de malaise », symbolisé par l’impressionnant déclin enregistré aux États-Unis : alors que moins de 25 % des citoyens du pays se disaient mécontents de leur démocratie en 1995, le taux d’insatisfaction a drastiquement augmenté suite à la crise économique de 2008 et dépassait 50 % en 2019. Mais le chercheur pense toutefois que la progression du populisme dans les pays les plus mécontents constituerait davantage un symptôme de cette défiance croissante vis-à-vis du système démocratique qu’une cause.
Les résultats obtenus par les chercheurs britanniques montrent en effet que les véritables raisons de ce phénomène correspondent davantage à des « circonstances et évènements objectifs », ce qui sous-entend que les citoyens sont rationnels dans leur vision des institutions politiques. Comme le note Roberto Foa : « Si la confiance en la démocratie a décliné, c’est parce qu’on a observé que les institutions démocratiques ont failli à remédier à quelques-unes des crises majeures de notre ère, des crises économiques à la menace du réchauffement global. »
« Pour rétablir la légitimité de la démocratie, cela doit changer », conclut le chercheur.
Par Yann Contegat, le
Source: L'Obs
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Catégories: Actualités, Société
Pour ma part je considère que la perte de confiance dans la « démocratie » est un abus de langage, je ne perd pas confiance dans la démocratie mais dans la bande de petits traîtres/mafieux/nazillons qui se sont emparés du pouvoir depuis déjà trop longtemps dans les pays s’en réclamant et qui sont, à tort, associés à ce terme alors que ce sont eux qui l’avilissent.