La figure de la méchante belle-mère occupe une place prépondérante dans de nombreux contes de fées. Celle-ci est souvent représentée comme une femme cruelle et jalouse, prête à tout pour nuire à sa belle-fille. Mais d’où vient cette idée de la méchante marâtre ?
Une figure historique romaine pourrait être à l’origine de cette idée
L’une des premières figures historiques qui pourrait avoir inspiré l’idée de la méchante belle-mère est Livia Drusilla. Seconde épouse de l’empereur César Auguste, elle avait déjà eu un fils nommé Tibère avant leur mariage. De son côté, Auguste avait également une fille issue d’un précédent mariage. Celle-ci avait donné naissance à deux fils, Caius César et Lucius César. L’un d’eux était destiné à succéder à l’empereur, mais ils sont tous deux morts. Des rumeurs de meurtres ont ainsi commencé à circuler.
L’historien romain Tacite, qui a vécu entre 56 et 120 après J.-C., a contribué à forger l’image de Livia comme une belle-mère machiavélique dans ses écrits. Selon lui, Livia était une femme avide de pouvoir, prête à tout pour assurer la succession de son fils Tibère. Cette image de l’impératrice romaine a été popularisée par le roman I, Claudius de Robert Graves, paru en 1934.
Des histoires de rivalité féminine dans plusieurs cultures du monde
Des histoires de rivalité féminine toxique existent dans de nombreuses cultures à travers le monde. Dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, par exemple, la belle-mère a pris la forme d’une seconde épouse méchante qui a tourmenté la vertueuse première épouse. Dans certaines parties de l’Europe, elle est devenue une sœur ou une belle-mère jalouse.
L’une des raisons pour lesquelles les belles-mères occupent une place importante dans les contes de cette période est qu’elles reflétaient tout simplement la réalité. A l’époque, l’accouchement était dangereux, et beaucoup de femmes ne survivaient pas à cette expérience. En conséquence, environ la moitié des enfants grandissaient avec une belle-mère.
Au fil du temps, la figure de la méchante belle-mère s’est solidifiée dans l’imaginaire collectif grâce aux contes de fées et à d’autres formes de narration. Les récits tels que Blanche-Neige et Cendrillon ont notamment popularisé l’image de la belle-mère malveillante qui persécute les jeunes protagonistes. Ces contes ont été transmis de génération en génération, renforçant ainsi l’idée de la méchante marâtre dans la culture populaire. Aujourd’hui, la société semble remettre en question la figure de la méchante belle-mère dans la littérature et au cinéma afin de déconstruire ce stéréotype. Pour aller plus loin, découvrez pourquoi les princesses Disney n’ont pas de mère.