Une équipe de chercheurs canadiens a dévoilé un nouveau matériau aux propriétés impressionnantes. Pouvant être obtenu à partir de n’importe quel sous-produit du bois, y compris les copeaux et la sciure, il s’avère environ cinq fois plus résistant que le bois naturel.
Un « super-bois »
Si le bois constitue un matériau extrêmement polyvalent, des millions de tonnes sont mises au rebut chaque année. Pour construire une économie véritablement circulaire, il est donc nécessaire de trouver de nouvelles façons innovantes de le recycler. L’an passé, des scientifiques américains avaient notamment utilisé des déchets provenant des scieries pour créer un bioplastique plus respectueux de l’environnement, se dégradant intégralement en quelques mois.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Sustainability, Orlando Rojas et ses collègues de l’université de Colombie-Britannique ont développé un nouveau procédé particulièrement prometteur. Impliquant l’utilisation d’un solvant appelé diméthylacétamide et de chlorure de lithium, celui-ci permet de dissoudre la lignine du bois (polymère organique composant les parois cellulaires des arbres et des plantes et assurant leur rigidité) et d’exposer les nanofibrilles de cellulose.
Lorsque deux morceaux de bois traités de cette manière sont plaqués l’un contre l’autre, leurs nanofibrilles se lient pour créer ce que les chercheurs appellent un bois « guéri » possédant des propriétés mécaniques impressionnantes, incluant une résistance à la rupture supérieure à celle de l’acier inoxydable ou des alliages de titane.
« Exploiter les propriétés inhérentes à la cellulose [en l’occurrence les liaisons hydrogène] nous permet d’obtenir une résistance mécanique qui dépasse de loin celle du bois d’origine », explique Rojas.
Créer de nouveaux objets et prolonger la durée de vie de pièces de bois existantes
Selon l’équipe, ce procédé de traitement peut non seulement être utilisé pour créer de nouveaux objets, mais également répété sur les mêmes pièces de bois afin de prolonger leur durée de vie utile.
« C’est une façon vraiment élégante de traiter le bois, en utilisant un solvant cellulosique commun et en exploitant et améliorant les propriétés mécaniques de ce matériau naturel miracle », explique Steve Eichhorn de l’université de Bristol. « L’approche utilisée est également évolutive, ce qui s’avère essentiel pour pouvoir envisager son utilisation à l’échelle industrielle. »
Si Rojas et son équipe n’ont pas évalué précisément son coût, ils précisent que l’ensemble des procédés utilisés, typiques de la transformation du bois, sont bien établis et que le passage à une échelle supérieure ne constituerait pas un problème.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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