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Comment le plus grand mammifère d’Amérique du Nord a frôlé l’extinction au XIXe siècle

« Le grand massacre »

Pile de crâne de bisons photographiée à Détroit en 1892
Pile de crânes de bisons photographiée à Détroit en 1892 — © Detroit Public Library / Wikimedia Commons

Longtemps prospères, les populations du plus grand mammifère d’Amérique du Nord ont été littéralement décimées il y a plus d’un siècle. Retour sur le « grand massacre » du bison.

Au bord de l’extinction

Le bison d’Amérique (Bison bison) s’est établi sur le continent américain il y a des dizaines de milliers d’années, en empruntant le pont terrestre de Béring, qui le reliait alors à l’Eurasie. Au coeur de nombreuses légendes amérindiennes, ces herbivores massifs ont constitué une importante source de nourriture pour les groupes autochtones pendant des millénaires, régulant précautionneusement leurs populations.

Tout a basculé lors de l’expansion vers l’ouest au XIXe siècle, voyant les colons européens les chasser méthodiquement à l’aide d’un arsenal de plus en plus sophistiqué.

Avec le développement du transport ferroviaire, les dirigeants des sociétés de chemins de fer craignent que les troupeaux de bisons n’endommagent les voies ou ne retardent les trains. De leur côté, les agriculteurs redoutent que ces créatures imposantes, pouvant peser jusqu’à 900 kilos, ne ravagent leurs champs. Après la guerre de Sécession, l’armée américaine va également orchestrer une campagne d’abattage massif, qu’elle voit comme un moyen efficace de contrôler les tribus amérindiennes.

Cette « industrie macabre » va faire vivre des dizaines de milliers de ménages américains. La viande des bisons est massivement exportée, leur peau utilisée pour fabriquer des vêtements, et leurs os de l’engrais. Alors qu’on estimait leur nombre sur le continent à 60 millions d’individus avant 1850, en 1890, il en reste moins de 1 000.

bison
— Ondrej Prosicky / Shutterstock.com

Come-back

À l’aube du XXe siècle, plusieurs éleveurs nord-américains conscients de la gravité de la situation vont constituer des troupeaux toujours plus importants, en s’assurant de maintenir une certaine diversité génétique. Le développement des parcs nationaux permet également l’établissement de populations sauvages prospères.

Grâce à ces efforts, on estime aujourd’hui le nombre total de bisons sur le continent américain à près de 400 000 individus (dont 360 000 têtes de bétail). En comportant plusieurs milliers, la plus importante population sauvage est observée à Yellowstone.

Pour aller plus loin, découvrez le désastre qui a empêché l’extinction des baleines boréales au XIXe siècle.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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