Le réchauffement climatique inquiète les scientifiques du monde entier. Augmentation du niveau de la mer, fonte des glaces et catastrophes naturelles en tout genre ne sont pas les seules craintes à avoir quant à l’avenir de la planète. Le réchauffement climatique entraîne aussi l’apparition de nouvelles maladies mortelles ou d’anciens fléaux.
L’anthrax ou maladie du charbon
Les climatologues russes s’alarmaient déjà en 2014 : la fonte des glaces provoquée par le réchauffement climatique libérera une bactérie potentiellement mortelle : l’anthrax. Mais c’est arrivé plus tôt qu’ils ne le pensaient. Fin juillet 2016, des records de températures enregistrés en Sibérie ont libéré la bactérie responsable de la maladie du charbon. La Bacille anthracis était endormie, prisonnière des glaces dans une carcasse de reine vieille de 75 ans.
Résultat : 90 personnes ont été hospitalisées et un garçon de 12 ans qui appartenait à une famille de nomade éleveuse de rennes a perdu la vie. Il aurait été contaminé après avoir consommé de la viande de renne. Dans la région, 2 500 rennes ont été contaminés. Alors que la maladie avait été signalée pour la dernière fois en 1941.
Le virus Zika
Dans la plupart des cas, la maladie provoque de très légers symptômes (fièvre ou eczéma) et peut ne pas se manifester du tout. Mais lorsqu’une femme enceinte est contaminée, les conséquences deviennent dramatiques. Fausse couche ou microcéphalie du nourrisson, le virus transmis par le moustique Aedes peut rapidement devenir dévastateur.
Les moustiques Aedes se situent principalement dans les tropiques, plus précisément en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Asie du Sud, dans une partie de l’Afrique, et depuis peu dans certains états du sud-est des Etats-Unis. Problème : selon une étude de 2014 publiée par Geospatial Health, le réchauffement climatique peut entraîner ces moustiques porteurs de maladie à gagner du terrain. Ils pourraient s’étendre à l’Australie, la péninsule Arabe, l’Iran du Sud ou l’Amérique du Nord. Et lorsque les habitants de régions frappées par la sécheresse commenceront à faire des réserves d’eau de pluie, les moustiques Aedes proliféreront. Car les points d’eau stagnante sont des lieux d’incubation idéals pour ces moustiques.
Les maladies de zombie
La maladie du charbon n’est pas la seule maladie mortelle que renfermait jusqu’alors le permafrost sibérien. Un autre virus, toujours en activité après 30 000 ans passés sous la glace, a été découvert en 2015. Heureusement, ce virus géant ne contamine que les amibes, autrement dit les espèces unicellulaires. Il n’est donc pas un danger pour l’être humain ou les animaux.
Et pourtant, il inquiète quant aux autres virus potentiellement enfouis dans le permafrost sibérien. Variole et autres virus que l’on pensait disparus depuis parfois plusieurs millénaires pourraient resurgir. Car en raison du réchauffement climatique, les activités humaines telles que le forage pétrolier ou minier en Sibérie pourraient perturber les virus en sommeil.
Les maladies causées par les tiques
Les moustiques ne sont pas les seuls à proliférer lorsque le climat se réchauffe. Les tiques aussi gagneront de nouvelles régions à mesure que les températures augmentent. Et avec elles, arriveront leurs maladies infectieuses. La babéiose est provoquée par le parasite Babesia. Cette infection concerne essentiellement le nord-est et le Midwest des Etats-Unis. Elle surgit essentiellement en été, quand tiques et humains sont les plus actifs. Plus les étés sont longs et chauds, plus les risques de contamination sont importants.
La maladie de Lyme fait beaucoup parler d’elle en Europe. Et pour cause, elle s’étend d’ores et déjà sur le continent, mais pas seulement. Ainsi, selon une étude relayée par Ecohealth, si le changement climatique se poursuit à la même vitesse, l’Ixodes scapulaire, la tique porteuse de la maladie de Lyme, gagnera 213% de terrain supplémentaire au Canada d’ici 2080.
Le choléra
Le choléra n’est pas en reste. Cette maladie mortelle se propage par les eaux polluées. Et ce n’est pas ce qui manque à travers le monde. Dans un environnement où les températures augmentent dangereusement, les cas de choléra pourraient bien se multiplier.
Des températures en augmentation continue, ainsi que des inondations de plus en plus régulières participent à la prolifération de la maladie dans les régions les plus pauvres. Les inondations entraînent le choléra au loin, tandis que des périodes de sécheresse participent à son confinement dans de plus petits volumes d’eau. Mais une simple paille est capable de sauver la vie de millions de personnes en assainissant les eaux les plus sales, alors tout n’est pas perdu.
Par Victoria Ouicher, le
Source: Live Science
Étiquettes: zika, anthrax, cholera, mortelle, Maladie, réchauffement climatique
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