Si le secteur de la presse papier est en crise, de nombreux journaux tentent le tout pour le tout et innovent afin de séduire de nouveaux lecteurs. Quand la majorité des rédactions s’intéressent au numérique, d’autres vont plus loin comme Le Mainichi qui se raccroche à l’écologie et aux valeurs qu’il promeut en devenant le « premier journal fertile ».
La transformation d’un grand nom de la presse
Fondé en 1972, le Mainichi est l’un des journaux les plus importants de la presse japonaise : 5,5 millions d’exemplaires en sont vendus par jour, le plaçant parmi les plus gros tirages du pays et la société gigantesque dont il est issu compte plus de 300 bureaux et 79 entreprises associées. Durant la fin de l’année 2016, le nom Mainichi a résonné dans le monde entier après la transformation de la composition de son papier. En effet, celui que l’on présente comme le premier journal écoresponsable peut être, une fois lu, planté pour faire pousser des plantes.
Du papier fertile, de vos journaux à vos gobelets
Ce n’est pas la première fois qu’une telle technique est utilisée et quelques entreprises ont déjà adopté le papier ensemencé : en France, Growing Paper propose un support imprimable, composé de deux couches de papier fin, soluble dans l’eau et ne comprenant aucun chlore, entre lesquelles sont collées différentes graines. Fleurs des champs, coquelicot, salade ou myosotis peuvent être plantés en plaçant simplement le papier sur le sol avant de le recouvrir de terre et de l’arroser comme on le ferait avec des graines normales. Bloomin, Botanical Paper Works ou encore la Green Field Paper Company sont autant de sociétés qui utilisent la même méthode : ce papier représente une opportunité en or pour qui cherche un procédé écologique capable de nous aider à réduire nos déchets. En 2015, Alex Henige, un étudiant de l’Université d’État de Californie, recourait à la même technique alors qu’il recherchait une manière écologique de venir à bout des 400 millions de gobelets à cafés utilisés et jetés chaque jour dans son pays.
Un succès pour le quotidien japonais
Si l’utilisation du papier constitué de graines n’a rien de nouveau, le Mainichi a tout de même réalisé un exploit en l’utilisant comme support à ses parutions. Il s’agit de la première entreprise parvenant à distribuer un journal entièrement » plantable » et constitué d’une encre permettant la fertilisation à une telle échelle. Créé à partir de papier recyclé, il peut faire pousser des roses, des coquelicots, des mufliers et des marguerites.
Si le Mainichi a pu réussir une telle opération, c’est aussi bien parce qu’il est connu de ses lecteurs pour son positionnement écolo que grâce à l’incroyable opération de communication réalisée par Dentsu. L’agence publicitaire est parvenue à développer un concept surfant sur les valeurs écolos qui séduisent de plus en plus de japonais chaque année.
Par JJJ, le
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