Le mystère entoure toujours le phénomène des « lumières de tremblement de terre » (earthquake lights, EQL), des éclairs lumineux sporadiquement observés avant ou pendant les séismes. Ce mystère s’est récemment étendu au Maroc, où ces lumières énigmatiques ont été capturées en vidéo peu avant un séisme dévastateur. Ce phénomène étrange, déjà observé dans différents coins du monde, suscite à la fois l’émerveillement et l’interrogation scientifique.
À Agadir, une ville marocaine, un événement sismique majeur a été précédé par des lumières qui ont été capturées en vidéo par une caméra de sécurité. Les images montrent des éclairs d’un bleu vif à l’horizon, ce qui a alimenté les discussions sur les médias sociaux et dans la communauté scientifique. Ces observations marocaines s’ajoutent à une liste croissante de témoignages similaires associés à de grands séismes.
Yutaka Yasui, un géologue japonais, fut l’un des premiers à documenter photographiquement ce phénomène en 1973, lorsqu’il captura des images de nuages incandescents durant une série de tremblements de terre à Matsushiro au Japon. Plus récemment, des événements similaires ont été rapportés en Turquie, en Syrie et au Mexique. Cependant, la rareté du phénomène, ne survenant que dans environ 0,5 % de tous les tremblements de terre selon une étude publiée dans la revue Seismological Research Letters, rend son étude complexe et sujette à controverse.
Les scientifiques sont loin d’arriver à un consensus concernant les EQL (earthquake lights). Certains, comme le géophysicien Friedemann Freund, proposent que le mouvement tectonique des plaques de la Terre pourrait être à l’origine de ce phénomène lumineux. D’autres émettent l’hypothèse que ces lueurs pourraient être causées par des arcs électriques provenant de lignes électriques secouées par les mouvements sismiques. Cependant, l’US Geological Survey soutient que certains cas d’EQL sont plausibles et méritent une enquête plus approfondie.
L’un des principaux obstacles à l’étude des EQL réside dans leur imprévisibilité. Les chercheurs se trouvent souvent dans l’incapacité de mener des études de terrain approfondies, simplement parce qu’il est impossible de prévoir où et quand le prochain grand séisme – et potentiellement, le prochain phénomène EQL – aura lieu. De plus, le caractère éphémère et les différentes manifestations de ces lueurs (allant d’éclairs en nappe à des boules de lumière) compliquent leur analyse scientifique.
Le mystérieux phénomène des lumières de tremblement de terre continue d’intriguer aussi bien le public que la communauté scientifique. Alors que les observations se multiplient à travers le monde, les chercheurs sont à la recherche d’explications tangibles. « C’est l’un des mystères persistants que l’on ne parvient jamais à percer », affirme la physicienne Karen Daniels.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Independent