Et si une simple lumière pouvait désarmer les allergènes responsables d’éternuements, de crises d’asthme et de nez qui coule ? Des chercheurs de l’université du Colorado ont testé une longueur d’onde ultraviolette particulière, réputée inoffensive, et les résultats pourraient bien changer notre façon de lutter contre les allergies. Explications.
La lumière qui brouille les allergènes
Dans leur laboratoire de l’université du Colorado à Boulder, et dans le cadre d’une nouvelle recherche publiée dans la revue ACS ES&T Air, Tess Eidem et son équipe ont diffusé dans une chambre hermétique des particules de squames de chat, d’acariens, de moisissures et de pollen, autant de déclencheurs d’allergies courantes. Leur idée : exposer ces allergènes à une lumière ultraviolette spécifique, l’UV222. Contrairement à l’UV254, germicide classique mais trop agressif pour la peau et les yeux, l’UV222 est considéré comme sûr pour l’Homme et a déjà prouvé son efficacité contre certains virus aériens.
Après 30 minutes d’exposition, les concentrations d’allergènes ont chuté de 20 à 25 % en moyenne, avec un record de 61 % pour la protéine Fel d 1, responsable des allergies aux chats, lorsqu’elle n’était pas protégée par des stabilisateurs. Ici, il ne s’agit pas de tuer des organismes (les allergènes ne sont pas vivants) mais de modifier leur forme. L’UV222 plie littéralement ces protéines, brouillant les zones où se fixent normalement les anticorps.
Résultat : le système immunitaire ne les identifie plus comme une menace.

Vers un soulagement des allergies sans grand ménage
Actuellement, limiter les allergènes exige des efforts constants : aspirer chaque semaine, laver la literie à l’eau chaude, retirer les tapis ou encore donner des bains aux animaux de compagnie. Un protocole que peu de personnes parviennent à suivre sur la durée. L’UV222, lui, agit en quelques dizaines de minutes, à des niveaux d’intensité largement inférieurs aux seuils de sécurité recommandés pour la peau et les yeux.
Des versions portables de ces lampes pourraient un jour équiper maisons, écoles, hôpitaux ou serres de culture, allégeant ainsi le fardeau des allergies et de l’asthme qui touchent plus de 100 millions d’Américains. Reste à savoir si cette technologie peut réduire efficacement les symptômes chez les personnes très sensibles, comment les protéines modifiées se comportent ensuite dans l’air, et si une exposition prolongée à l’UV222 est totalement sans risque.
Autant de questions auxquelles les chercheurs devront répondre avant de parler de véritable cure des allergies. Mais l’idée qu’un simple rayon de lumière puisse neutraliser ces particules invisibles ouvre déjà des perspectives inédites. Qu’en pensez-vous ?
Par ailleurs, des chercheurs ont établi un lien surprenant entre chats et schizophrénie.
Par Cécile Breton, le
Source: ZME Science
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