Grâce à l’intelligence artificielle, des scientifiques ont découvert des centaines de nouveaux géoglyphes dans le sud du Pérou, dont la représentation d’un prédateur marin étonnamment bien armé.
Un site péruvien incontournable
Tracées entre 500 avant et 500 après notre ère, les lignes de Nazca ont été créées par les anciens peuples de la région en retirant les couches supérieures de son sol ocre afin de révéler un socle rocheux beaucoup plus clair. L’Unesco les décrit comme le groupe de géoglyphes « le plus remarquable » au monde, inégalé en matière d’étendue, de quantité, de taille et de diversité.
Depuis les années 1940, différents types de représentations ont été découvertes, incluant des animaux (poissons, oiseaux, insectes, lézards, chiens, chats, singes et humains), des plantes (arbres et fleurs), ainsi que des figures surnaturelles (monstres humanoïdes et serpents géants à deux têtes).
Bien que différentes explications aient été proposées, le fait qu’une part importante de ces œuvres géantes ne puissent être vues dans leur intégralité que depuis le ciel suggère qu’elles étaient destinées aux dieux, ou tracées à des fins astronomiques rituelles.
De nouvelles découvertes
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS, l’archéologue japonais Masato Sakai et ses collègues ont formé un algorithme d’IA sur les images de géoglyphes avérés, afin qu’il en identifie de nouveaux sur des clichés satellites. En un temps record, celui-ci a fourni aux chercheurs une longue liste de lignes d’oeuvres monumentales candidates, dont 303 ont pu être confirmées.
Les nouveaux géoglyphes représentent des figures humanoïdes, tenant dans certains cas des « têtes décapitées », des animaux sauvages et domestiques, une « scène cérémonielle » potentielle et des interactions Homme/animal. Mesurant une vingtaine de mètres de long, le plus étrange reste sans doute une « orque tenant un couteau ».
Globalement, l’équipe a constaté que la grande majorité des géoglyphes en relief (82 %), plus petits et complexes, représentaient des humains ou des animaux domestiques, tandis que 64 % de ceux de type « linéaire » mettaient en scène des animaux sauvages. L’emplacement de ces derniers, près des chemins de pélerinage menant à l’ancien temple Cahuachi, suggère « qu’ils faisaient partie intégrante de l’espace sacré des Nazca », concluent les chercheurs.
Par Yann Contegat, le
Source: Live Science
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