
Découvert le 1er juillet 2025 à plus de 676 millions de kilomètres du Soleil, 3I/ATLAS intrigue déjà les astronomes. Confirmé le lendemain comme objet interstellaire, il devient seulement le troisième jamais observé après 1I/‘Oumuamua en 2017 et 2I/Borisov en 2019.
La NASA publie aujourd’hui des données clés : vitesse record, taille révisée et nature confirmée.
L’objet interstellaire le plus rapide jamais observé et vieux de 8 milliards d’années

Grâce au télescope spatial Hubble, les chercheurs ont mesuré une vitesse de 209 000 km/h. Aucun autre objet venu d’un autre système stellaire n’a jamais atteint une telle allure. Ainsi, cette rapidité exceptionnelle suggère que 3I/ATLAS voyage depuis des milliards d’années, utilisant la gravité de planètes, d’étoiles et de nuages interstellaires pour accélérer.
En effet, les estimations indiquent un âge proche de 8 milliards d’années, soit presque le double de celui du Système solaire. C’est donc le plus vieux corps céleste jamais étudié.
Le professeur David Jewitt résume la difficulté à retracer son origine : « C’est comme apercevoir une balle de fusil pendant un millième de seconde. Impossible de déterminer son point de départ. »
Par ailleurs, ces informations pourraient aider à comprendre la chimie des premières étoiles et fournir un aperçu des conditions initiales de la Voie lactée.
Taille réelle bien plus petite que prévu mais activité cométaire confirmée
Les premières données du Vera C. Rubin Observatory donnaient un noyau glacé d’environ 11,2 km de large. Cependant, les images précises de Hubble révèlent une taille réelle comprise entre 320 mètres et 5,6 km. Pourtant, malgré cette révision, l’objet reste jusqu’à 14 fois plus massif que le deuxième plus grand corps interstellaire connu.
Cette surestimation initiale vient d’un halo lumineux formé de poussière et de gaz. Comme pour toute comète, la chaleur solaire sublime les glaces et libère des particules. Les photos montrent une forme en goutte d’eau, un panache de gaz et une queue naissante.
De plus, l’activité constatée est similaire à celle d’autres comètes situées à environ 480 millions de kilomètres du Soleil.
Une fenêtre d’observation courte mobilisant les plus grands télescopes du monde

3I/ATLAS passera au plus près du Soleil fin octobre 2025, à 210 millions de kilomètres soit juste à l’intérieur de l’orbite de Mars. Ainsi, la Terre sera de l’autre côté du Soleil, éliminant tout risque de collision.
Visible depuis le sol jusqu’en septembre, il disparaîtra ensuite dans l’éclat solaire pour réapparaître en décembre. Dès lors, les agences spatiales profitent de ce court laps de temps pour mobiliser Hubble, le James Webb Space Telescope, TESS et le Neil Gehrels Swift Observatory.
Pour le Dr Jewitt, cette apparition marque un tournant : « Nous commençons à détecter une population entière d’objets interstellaires. Nos nouvelles capacités d’observation ouvrent une ère inédite. »