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Le Soleil cache un secret fascinant : une pluie mystérieuse tombe régulièrement sur sa surface brûlante

Et si le Soleil connaissait lui aussi ses jours de pluie ? Non pas de gouttes d’eau, mais de véritables chutes de plasma qui intriguent les scientifiques. Une étude récente révèle que ces « pluies solaires » sont bien plus dynamiques et complexes qu’on ne l’imaginait, remettant en cause les anciens modèles d’abondance d’éléments dans l’atmosphère solaire.

Éruption solaire vue de près, avec d’immenses arcs de plasma incandescent projetés dans l’espace.
Le Soleil en pleine éruption : un spectacle fascinant qui révèle la puissance de notre étoile – DailyGeekShow.com

Une pluie de plasma dans la couronne solaire, et non d’eau

Le Soleil, souvent représenté comme une boule de feu homogène, cache en réalité une dynamique atmosphérique bien plus complexe. Depuis des années, les astronomes savaient qu’un phénomène appelé pluie solaire se produisait régulièrement. Mais comment expliquer qu’un plasma si chaud puisse « tomber » ? Et surtout, pourquoi ce processus semblait parfois presque instantané ?

C’est cette énigme qu’ont tenté de résoudre Luke Benavitz, jeune chercheur à l’université d’Hawaï, et Jeffrey Reep. Leur étude, publiée dans l’Astrophysical Journal le 1er octobre 2025, apporte un regard radicalement nouveau sur la météo solaire.

Contrairement à la pluie terrestre, celle du Soleil n’est pas faite d’eau, mais de particules de plasma froides et denses. Ces particules chutent depuis la couronne solaire, cette couche externe ultra-chaude de l’atmosphère du Soleil, vers les zones plus basses.

Les anciens modèles supposaient une abondance fixe des éléments chimiques dans la couronne, ce qui rendait la formation rapide de pluie solaire, notamment après une éruption, difficile à expliquer. Or, les observations montraient clairement des chutes de plasma dans les minutes suivant une éruption.

Une nouvelle théorie qui fait évoluer la compréhension du Soleil

L’étude bouleverse cette vision : selon les chercheurs, l’abondance des éléments comme le fer varie dans le temps. Et c’est cette variation qui permet de comprendre pourquoi la pluie solaire peut se former aussi rapidement.

« En permettant à des éléments comme le fer d’évoluer au fil du temps, les modèles correspondent enfin à ce que nous observons réellement », explique Luke Benavitz. Pour lui, ces ajustements donnent une image plus réaliste et plus vivante du fonctionnement de notre étoile.

Ce nouveau modèle a une autre vertu : il pourrait permettre de mieux anticiper les comportements extrêmes du Soleil, comme les éruptions et les tempêtes solaires. C’est un pas en avant non seulement pour la recherche, mais aussi pour la prévision spatiale et la protection des infrastructures terrestres.

Vers une réécriture des modèles de réchauffement coronal

« Nous ne pouvons pas observer directement le processus de réchauffement, nous utilisons donc le refroidissement comme indicateur », précise Jeffrey Reep. Mais si les modèles anciens ont sous-estimé ou mal pris en compte l’évolution des abondances, cela signifie que les temps de refroidissement ont probablement été surestimés.

Autrement dit, nous avons peut-être mal compris une partie essentielle du comportement du Soleil.

La découverte pourrait donc pousser les chercheurs à revoir la question du réchauffement coronal, l’un des grands mystères de la physique solaire. Une nouvelle porte s’ouvre vers des recherches passionnantes, à la croisée de l’observation, de la modélisation et de la physique des plasmas.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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