Des chercheurs de l’Institut de cardiologie Intermountain Healthcare ont présenté les résultats d’une étude portant sur le jeûne intermittent auprès du congrès américain de cardiologie. Cette étude visait à confirmer le résultat d’anciennes recherches ayant révélé que le jeûne intermittent, c’est-à-dire l’absence d’alimentation durant au moins 12 heures, contribuait à réduire les maladies cardiovasculaires. Plus encore, ce serait un facteur de longévité.
Des participants assez singuliers
Il est à noter que dans le cadre de cette étude, les chercheurs se sont tournés vers des patients ayant connu des antécédents cardiaques. Ainsi, ils ont sélectionné 2.000 patients ayant subi un cathétérisme cardiaque ou des coronarographies entre 2013 et 2015. Ils les ont suivis pendant 4 à 5 ans.
Autre particularité des participants, ces derniers sont originaires de l’Utah et certains d’entre eux font partie d’une communauté religieuse appelée l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Par conséquent, ils se privent généralement de nourriture et de boisson pendant deux repas consécutifs chaque premier dimanche du mois. La sélection des participants peut ainsi faire émettre des doutes sur l’objectivité des résultats. Les chercheurs ont, quant à eux, déclaré qu’ils « se contentent ici de trouver une association et ne démontrent pas un lien de cause à effet », rapporte Sciences et Avenir, le mercredi 27 novembre 2019.
Qu’est-ce que cette étude a montré ?
Les chercheurs ont découvert que le taux de survie était plus élevé chez les « jeûneurs par intermittence » qui sautent deux repas consécutifs – et provoque ainsi un arrêt alimentaire durant environ 12 heures – au moins une fois par mois. Selon le Dr Benjamin Horne, coordonnateur de l’étude, cela peut être dû à l’action de la restriction calorique via l’hémoglobine. Il explique effectivement que l’hémoglobine, les globules rouges et l’hormone de croissance pourraient agir spécifiquement sur le risque d’insuffisance cardiaque et de maladie coronarienne.
Malgré tout, les chercheurs restent prudents sur les résultats de leur étude en raison des doutes que peut susciter leur choix de participants, certains provenant de communautés très religieuses. D’autres recherches seront également nécessaires pour consolider ces résultats. En tout cas, il est important de souligner que le jeûne intermittent n’est pas bénéfique pour tout le monde. Il est même fortement déconseillé à plusieurs catégories de personnes, notamment les femmes, les enfants, les personnes immunodéprimées ainsi que les patients souffrant de maladies chroniques.
Par Micka Hanitrarivo, le
Source: Sciences et Avenir
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