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Des chercheurs ont établi un lien entre le fait de passer plus de temps à jouer à des jeux vidéo et une augmentation de l’intelligence générale chez les enfants, démontant en partie l’idée que ceux-ci impactent négativement le développement des jeunes esprits.

Un lien surprenant

Publiés dans la revue Scientific Reports, ces nouveaux travaux ont impliqué l’examen du temps d’écran de près de 10 000 Américains âgés de 9 ou 10 ans, ayant participé à la vaste étude ABCD, qui évalue le développement cérébral chez l’enfant. En moyenne, les sujets avaient déclaré passer quotidiennement 2h30 à regarder la télévision ou des vidéos en ligne, 1 heure à jouer à des jeux vidéo et une demi-heure sur les réseaux sociaux ou les forums.

L’équipe a ensuite consulté les données de plus de 5 000 de ces enfants deux ans plus tard, et mis en évidence une augmentation du quotient intellectuel (QI) d’environ 2,5 points chez les sujets dont le temps de jeu était supérieur à la moyenne. Ces derniers s’illustrant notamment dans des tâches évaluant la compréhension écrite, le traitement visuo-spatial, la mémoire, la flexibilité de la pensée et la maîtrise de soi.

Bien que ces travaux n’aient porté que sur des enfants nord-américains et n’aient pas fait de distinction entre les types de jeux vidéo (mobile, console), ils offrent un éclairage précieux, venant étayer l’idée que l’intelligence n’est pas une constante fixe que l’on acquiert à la naissance.

— Federico Rostagno / Shutterstock.com

« Nos résultats indiquent que le temps passé devant un écran ne nuit généralement pas aux capacités cognitives des enfants et que le fait de jouer à des jeux vidéo peut même contribuer à stimuler l’intelligence », estime le neuroscientifique Torkel Klingberg, de l’Institut Karolinska en Suède.

Combler les lacunes des recherches précédentes

S’il ne s’agit pas de la première recherche à suggérer un lien entre le temps que les enfants passent à jouer et le développement de leurs capacités cognitives, jusqu’à présent, la petite taille des échantillons, les différents protocoles utilisés et l’absence de prise en compte des influences génétiques et socio-économiques avaient donné lieu à des conclusions contradictoires. Des lacunes que ces nouveaux travaux visaient spécifiquement à combler.

Pour les chercheurs, les prochaines étapes consisteront à étudier l’influence des écrans sur l’activité physique, le sommeil, le bien-être et les performances scolaires.

« En raison du nombre de facteurs en jeu, tant en ce qui concerne la manière dont l’intelligence peut se développer que les différentes manières dont le temps d’écran peut affecter notre organisme et nos habitudes, il est indispensable d’approfondir ces recherches », conclut Klingberg.

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