
L’observation d’une galaxie inhabituelle à l’aube de l’Univers constitue à ce jour la preuve la plus précoce de sa réionisation, lorsque le rayonnement des premiers quasars et étoiles a commencé à le rendre « transparent ».
Galaxie précoce
Au cours des premières centaines de millions d’années ayant suivi le Big Bang, le cosmos était largement plongé dans l’obscurité. Puis des étoiles et des galaxies ont commencé à se former, émettant de la lumière et ionisant le gaz d’hydrogène et d’hélium environnant. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature, des chercheurs ont identifié le témoignage le plus ancien de cette « aube cosmique ».
À l’aide de l’incontournable télescope spatial James-Webb, Joris Witstok, de l’université de Copenhague, et ses collègues ont observé JADES-GS-z13-1-LA (point rouge au centre de l’image visible plus bas), qui existait déjà 330 millions d’années seulement après le Big Bang.
La lumière ultraviolette émise par cette petite galaxie indique qu’elle était entourée d’une bulle d’environ 200 000 années-lumière de diamètre, résultant vraisemblablement de l’interaction de la lumière de ses astres avec l’hydrogène cosmique. Une détection « dépassant les espérances les plus folles de l’équipe ».
A galaxy inside a bubble may be evidence that the universe was starting to become transparent 330 million years after the big bang https://t.co/s8vZ0aQEhN
— New Scientist (@newscientist) March 26, 2025
Une découverte surprenante
« C’est une découverte à la fois surprenante et passionnante », commente Michele Trenti, de l’université de Melbourne. « Je ne m’attendais pas à ce que la lumière ultraviolette émise par cette galaxie atteigne Webb. Le gaz d’hydrogène neutre et froid entourant la galaxie aurait dû bloquer les photons. Nous assistons à un début de réionisation. »
Selon le scientifique, il est possible que la lumière captée provienne du trou noir supermassif central de JADES-GS-z13-1-LA plutôt que d’une population d’étoiles massives et chaudes. Ce qui en ferait l’exemple le plus précoce jamais détecté.
Contribuant à réécrire la chronologie de cette période clé du cosmos, ces observations illustrent une nouvelle fois les capacités de Webb. Witstok et ses collègues ont indiqué avoir d’ores et déjà ciblé des galaxies susceptibles d’abriter des preuves encore plus anciennes de sa réionisation.
Plus tôt ce mois-ci, l’étude des clichés du télescope américain avait révélé une structure inattendue dans l’Univers primitif.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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