Ces oeuvres d’art ne sont pas uniquement sublimes. Elles sont surtout le reflet du parcours d’une femme étonnante, Elizabeth Jameson, ancienne avocate, atteinte de sclérose en plaques.
En 1973, Elizabeth Jameson sort graduée de l’université Stanford, puis devient avocate en 1976. Elle se bat alors pour la défense des enfants handicapés et atteints de maladies chroniques, ainsi que pour l’égalité des sexes. Après le système, elle a également travaillé sur la politique de santé aux côtés de l’ancienne première dame des Etats-Unis, Hillary Clinton. Mais un événement tragique va chambouler sa vie.
En 1991, elle découvre qu’elle est atteinte de sclérose en plaques. « J’étais en train de jouer avec mes enfants dans un parc. Je n’ai pas eu mal, je n’ai eu aucun signe de quoi que ce soit, j’ai juste découvert que je ne pouvais plus parler. La semaine suivante, les chirurgiens m’ont enlevé une partie du cerveau pour découvrir la source de mon aphasie. Le diagnostic était clair, j’étais atteinte de sclérose en plaques. A partir de ce moment-là, j’ai passé de nombreuses heures dans l’appareil IRM », explique-t-elle.
Malgré des années de thérapie pour retrouver la parole, Jameson ne peut plus exercer son métier d’avocate. Elle s’inscrit alors dans une école d’art et découvre qu’elle est plutôt douée. « J’avais besoin de rendre hommage à ma communauté. Ma nouvelle communauté était celle des gens atteints de problèmes neurologiques. J’étais une avocate défendant l’intérêt public, j’ai alors décidé de devenir une ‘artiste d’intérêt public’, qu’importe la tournure que devait prendre la chose, » détaille l’artiste.
Elle trouve alors sa source d’inspiration dans sa maladie à travers ses IRMs. « Mes nombreux traitements m’ont donné envie de réinterpréter l’imagerie médicale. Les patients, souvent anxieux, ne voient que laideur et effroi dans les pixels noirs et gris des IRMs. J’ai alors ressenti le besoin vital de les utiliser pour montrer les merveilles et la beauté de nos cerveaux, y compris ceux souffrant d’une maladie. Je veux guérir les patients de la peur de regarder leurs IRMs », s’émeut Elizabeth.
En réutilisant ses scanners, Elizabeth Jameson cherche à insuffler des émotions et des sentiments dans la froideur technologique. Pour cela, elle utilise de nombreux supports : la peinture sur soie ou encore des impressions à partir de gravures sur cuivre ou sur plaque solaire. Ensuite, elle renforce la couleur de ses images grâce à de la peinture, des crayons ou du pastel sec. Le résultat offre une collection brillante, colorée, pleine d’émotion et de symbole.
Son travail est désormais connu à l’international. Certaines de ses oeuvres font partie des collections permanentes de l’Institut national de la santé (université Stanford), de l’université Yale, de l’université Harvard, de l’université de Californie (Berkeley) et bien d’autres. Ses créations sont publiées régulièrement dans de nombreuses revues scientifiques.
Maintenant tétraplégique, Elizabeth crée avec l’aide d’un assistant. Selon elle, ses impressions ne sont pas qu’un moyen de faire la chronique des changements de son cerveau, qu’elle qualifie d’« organe le plus sacré ». Son travail est également un moyen de devenir plus familière avec ces changements, pour les rendre moins terrifiants. « Mon art est composé à 90 % de mon cerveau, tout simplement parce que je suis mon cerveau », conclut-elle.
Cette histoire prouve que même dans l’adversité, l’être humain peut toujours s’épanouir. L’art en est le parfait moyen, venez découvrir les 7 faits scientifiques qui démontrent que pratiquer une activité artistique est bon pour votre santé.
Par Margaux Carpentier, le
Source: Fastcodesign
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