Actuellement, on entend beaucoup parler de l’intolérance au lactose. En effet, il semblerait que de plus en plus de gens souffrent de maux de ventre et autres problèmes intestinaux après un petit verre de lait ou un pot de yaourt. Mais qu’est-ce que l’intolérance au lactose, et pourquoi autant de personnes en souffrent ?
Pourquoi y a-t-il autant de personnes intolérantes au lactose ?
Les statistiques sur l’intolérance au lactose sont très variables d’une population à une autre. En Europe, par exemple, les gens ont plus tendance à ne pas avoir ce problème, alors qu’en Asie de l’Est c’est très courant. Au niveau mondial, les chiffres sont tout aussi variables. Une étude publiée dans la revue The Lancet en 2017 a notamment estimé qu’environ 67 % de la population mondiale est intolérante au lactose. Autrement dit, il y a plus de personnes qui ne supportent pas le lait et les produits laitiers que celles qui peuvent en consommer sans problème.
C’est tout à fait normal, dans la mesure où les mammifères – dont les humains – ne sont plus censés boire du lait une fois qu’ils sont sevrés du lait maternel. Cela signifie notamment qu’être intolérant au lactose constitue en fait une normalité. En effet, après le servage du lait maternel, le corps arrête généralement de produire la lactase, une enzyme produite dans l’intestin grêle qui permet de digérer le lactose, un glucide contenu dans le lait. Et c’est essentiellement la cause de l’intolérance au lactose.
En ce qui concerne les individus adultes tolérants au lactose, cette capacité provient d’une mutation génétique évolutive qui permet au corps de produire suffisamment de lactase pour décomposer le lactose, même après le servage du lait maternel. On parle alors de la persistance de la lactase. Si les scientifiques ne savent pas avec exactitude comment l’être humain a évolué pour devenir tolérant au lactose, ce phénomène a été vraisemblablement induit par une adaptation à la consommation de lait d’origine non humaine et de produits laitiers au-delà de la petite enfance.
Le mécanisme de la digestion du lait
Ainsi, lorsque les personnes tolérantes au lactose consomment du lait ou des produits laitiers, la lactase décompose le sucre du lait, qui est ensuite absorbé par l’organisme par l’intermédiaire de l’intestin grêle. Pour les personnes intolérantes au lactose, le lactose n’est pas décomposé et est donc envoyé vers le côlon, où il se mélange aux bactéries et aux ferments qui s’y trouvent. Cela peut causer divers symptômes comme des excès de gaz, des ballonnements, des nausées et de la diarrhée.
Notons qu’une personne tolérante au lactose peut devenir intolérante au lactose suite à certains problèmes de santé comme la maladie de Crohn, la maladie cœliaque ou la colite ulcéreuse ; ou suite à certains traitements médicaux comme la chimiothérapie. À mesure que nous vieillissons, il est également possible que l’on devienne intolérant au lactose. Enfin, l’intolérance au lactose n’est pas à confondre avec l’allergie aux protéines de lait.
En ce qui concerne l’allergie au lait, le lactose n’est pas en cause. Cela signifie que l’allergie au lait ne concerne pas la capacité du corps à digérer le lait. Dans ce cas-là, le lait contient en fait un allergène qui provoque une surréaction du système immunitaire. Ainsi, l’allergie au lait concerne non seulement les adultes, mais aussi les jeunes enfants et même les nourrissons. Par ailleurs, les symptômes de l’allergie au lait sont généralement plus graves que les symptômes de l’intolérance au lactose. Dans le pire des cas, la consommation de lait ou de produits laitiers peut causer un choc anaphylactique chez les personnes allergiques.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Passeport Santé
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