Le gaspillage alimentaire est l’un des pires fléaux de notre société moderne. Pour réguler ce phénomène, des règlementations et des interdictions ont été mises en place pour limiter la quantité de nourriture jetée aux ordures. Mais il s’avère malheureusement que cette tactique est inefficace pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
Le problème sans cesse croissant du gaspillage alimentaire
C’est près d’un milliard de tonnes de nourriture par jour qui finissent par être jetées sans être consommées dans le monde. Ce milliard de tonnes reflète non seulement le problème du gaspillage alimentaire et de la société de consommation, mais aussi une mauvaise gestion des ressources, une distribution inégale des ressources, un problème de gestion des déchets, de pollution et tant d’autres encore. Étant donné l’ampleur qu’a prise le problème du gaspillage alimentaire au cours des dernières années, de nombreux pays et régions ont mis en place des règlementations pour essayer de limiter la quantité de nourriture jetée.
S’il s’agit généralement d’incitation et d’encouragement pour les consommateurs, des interdictions plus strictes sont appliquées en ce qui concerne les producteurs, les industries et les commerces. S’il était naturel de penser que c’est une bonne stratégie pour lutter contre le gaspillage alimentaire, une étude réalisée par les chercheurs de l’université du Texas à Austin, aux États-Unis, a montré que cette stratégie est en réalité inefficace – ou du moins, c’est le cas en ce qui concerne les États-Unis.
En effet, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Science, tous les efforts menés par les différents États américains pour réduire le gaspillage alimentaire ont été un échec, à l’exception du cas du Massachusetts. Pour remettre le problème dans son contexte, il faut savoir qu’aux États-Unis, plus d’un tiers de la production alimentaire n’est pas consommée. Pour essayer de contrôler ce problème, neuf États américains ont interdit aux producteurs de déchets commerciaux – notamment les chaînes d’épicerie – de jeter leurs déchets alimentaires dans des décharges.
Le Massachusetts, un exemple en matière de lutte anti-gaspillage
Plus précisément, les lois dans ces États ont été changées pour obliger les entreprises alimentaires à composter ou à donner leurs déchets alimentaires. Notons qu’outre la lutte contre le gaspillage alimentaire, ces interdictions avaient également pour objectif de réduire la quantité de méthane émise dans les décharges. Avec cette règlementation initialement imposée en 2014, ces États avaient espéré une réduction des déchets de 10 à 15 %. Mais force est de constater que cet objectif n’a pas été atteint.
En 10 ans, cette stratégie a seulement permis une réduction de 3 %, le Massachusetts ayant grandement participé à ce chiffre. En effet, huit des neuf États concernés n’ont réduit leur gaspillage alimentaire que de 1,5 % chacun au cours de la dernière décennie. En ce qui concerne le Massachusetts, les interdictions de gaspillage alimentaire ont permis une réduction de plus de 13 % des déchets alimentaires non consommés dans cet État.
Quant à savoir comment le Massachusetts a réussi cet exploit, les chercheurs pensent que c’est grâce au vaste réseau d’installations de traitement des déchets alimentaires que possède l’État. Cela offre aux entreprises des alternatives plus accessibles aux décharges. De plus, les lois sur les déchets alimentaires dans cet État sont plus strictes et ont moins d’exemptions, ce qui limite l’incompréhension et les subterfuges. D’après les chercheurs, le cas du Massachusetts en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire devrait servir d’exemple pour le reste du monde. Pour aller plus loin, voici 9 conseils pour éviter le gaspillage alimentaire.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Earth
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