Depuis le 4 avril, un incendie s’est propagé dans la forêt entourant la zone de Tchernobyl. Alors que l’Ukraine est en quarantaine depuis le 11 mars, ces feux ont fait s’affoler les compteurs mesurant la radioactivité dans la zone. Le feu était dans un premier temps circonscrit à 20 hectares, mais désormais il en touche une centaine.
D’importants moyens ont été déployés par le Service d’urgence d’État de l’Ukraine (SES), parmi lesquels près de 120 pompiers, 2 avions et un hélicoptère. Ils se sont activés toute la nuit de dimanche et toute la journée de lundi pour tenter d’éteindre le feu. Yehor Firsov, chef du service d’inspection environnementale d’Ukraine, affirme que le niveau de radioactivité mesuré dans la région est 16 fois supérieur à la normale. Un homme de 27 ans a avoué avoir commencé des feux sur l’herbe « pour s’amuser », puis avoir ensuite perdu le contrôle.
Près de 200 personnes continuent d’habiter clandestinement dans la zone. On les appelle Samosely, et ils sont revenus alors qu’en 1986, après la catastrophe de la centrale nucléaire, 200 000 personnes avaient été évacuées de la zone.
Alors que l’Ukraine, comme le reste du monde, fait face à la pandémie de Covid-19 et se remet difficilement de la plus grande catastrophe nucléaire mondiale ainsi que d’une guerre, voilà que des feux font augmenter la radioactivité de la forêt de Tchernobyl, mobilisant des forces de sécurité et courant le risque de laisser la région sinistrée pendant encore de très nombreuses décennies.