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Les incels sont un groupe en ligne principalement composé d’hommes hétérosexuels qui se considèrent incapables de nouer des relations sexuelles ou amoureuses. Ces célibataires involontaires expriment souvent leur frustration à travers une hostilité misogyne et, dans certains cas, des actes de violence. Une nouvelle étude offre un aperçu approfondi de leur psychologie.
La psychologie des incels
Des recherches antérieures ont démontré que les incels souffrent de problèmes de santé mentale plus graves que leurs homologues célibataires non incels. La mauvaise santé mentale des incels, qui englobe des états tels que la dépression extrême, l’anxiété et la solitude, et les problèmes d’accouplement peuvent avoir un impact l’un sur l’autre.
Un autre facteur notable est la prévalence élevée de traits associés aux troubles du spectre autistique parmi les incels. Par exemple, une étude de 2022 a montré des taux de diagnostic d’autisme beaucoup plus élevés chez les incels que dans la population générale. Ces troubles peuvent exacerber les difficultés de relations et alimenter une vision pessimiste de leurs propres capacités à être de bons partenaires.
Perceptions erronées et réalités
L’étude, publiée dans The Journal of Sex Research, a comparé les réponses de 151 incels à celles de 149 non-incels du monde entier. Les auteurs de l’étude la plus récente affirment qu’il s’agit de la première étude formelle de la psychologie de l’accouplement chez les incels.
Les résultats montrent que les incels ont une piètre opinion de leur propre valeur en tant que partenaire romantique ou sexuel. Ils ont tendance à surestimer l’importance de l’attrait physique et des ressources financières pour les femmes, tout en sous-estimant des qualités comme l’intelligence, la gentillesse, l’humour et la loyauté.
En dépit des stéréotypes populaires, les incels ont des exigences moins élevées en matière de choix de partenaires comparés aux non-incels. La misogynie observée au sein de cette communauté pourrait être en partie due à cette perception erronée de leur propre valeur.
Interventions et solutions proposées
Selon l’auteur principal de l’étude, William Costello, de l’université du Texas à Austin, « cette étude marque une étape cruciale dans la compréhension des problèmes auxquels les incels sont confrontés et qu’ils représentent dans la société. Ainsi, aider les incels à augmenter la valeur de leur propre partenaire et leurs chances de s’accoupler aurait également l’avantage de réduire les incidents misogynes négatifs. »
Les chercheurs suggèrent que des interventions basées sur la thérapie cognitivo-comportementale pourraient aider les incels à corriger leurs distorsions cognitives et à améliorer leur perception de leur propre valeur. Ces interventions visent à perturber les biais de confirmation qui alimentent leurs croyances toxiques. Andrew Thomas, co-auteur de l’étude, note que même les hommes célibataires non incels montrent des perceptions erronées, bien que moins prononcées. Cela suggère que de telles interventions pourraient également bénéficier à un public plus large de célibataires.
Kathryn Baselice, psychiatre judiciaire, souligne que les résultats de l’étude reflètent la rhétorique trouvée sur les forums incels en ligne, où la haine de soi et la frustration envers la société sont courantes. Elle critique également les représentations médiatiques des incels, souvent simplistes et incomplètes, qui ne saisissent pas l’ampleur de leur faible estime de soi.
Elle observe que les incels et, plus généralement, les hommes accordent souvent peu d’importance à des traits comme la loyauté et la gentillesse chez les partenaires potentiels, traits pourtant contrôlables et valorisés par les femmes. Cette incompréhension mutuelle entre les sexes complique encore davantage les relations amoureuses.
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