Les scientifiques explorant la Grande Barrière de corail ont récemment identifié un immense récif corallien. D’une hauteur supérieure à celle de l’Empire State Building, cette nouvelle structure séparée du récif principal est la première à être découverte dans la région depuis plus de 120 ans.
Une première depuis plus de 120 ans
Réalisée le 20 octobre dernier par une équipe du Schmidt Ocean Institute, cette découverte a été réalisée au large de la pointe la plus septentrionale de l’Australie. La gigantesque structure a été identifiée par le navire de recherche Falkor dans le cadre de l’expédition « Northern Depths of the Great Barrier Reef », visant notamment à cartographier les fonds marins de la région. D’une base d’environ 1,5 km de large, le nouveau récif s’élève sur plus de 500 mètres et la pointe de sa flèche se situe à une quarantaine de mètres seulement sous la surface.
Légèrement détaché des récifs principaux, celui-ci rejoint les sept autres structures similaires identifiées dans la région à la fin du 19e siècle.
« Cette découverte inattendue illustre le fait que nous continuions à trouver des structures inconnues et de nouvelles espèces dans notre océan », déclare Wendy Schmidt, cofondatrice du Schmidt Ocean Institute. « Nos connaissances sur ce qui se trouve dans l’océan ont longtemps été très limitées. Mais grâce aux nouvelles technologies qui fonctionnent comme nos yeux, nos oreilles et nos mains dans ses profondeurs, nous avons la capacité d’explorer comme jamais auparavant. De nouveaux paysages océaniques s’ouvrent à nous, révélant les écosystèmes et les diverses formes de vie qui partagent la planète avec nous. »
Le 25 octobre, l’équipage du Falkor a effectué une plongée avec le robot sous-marin SuBastian, qui avait permis la découverte de 30 nouvelles espèces marines en avril dernier et capturé la vidéo du plus long animal connu. Au cours de cette nouvelle sortie de quatre heures, l’ayant amené à croiser la route de nombreuses créatures aquatiques, le petit rover a capturé une vidéo haute définition des fonds marins et a également récolté divers échantillons.
Comprendre le rôle des récifs pour mieux protéger la Grande Barrière de corail et la restaurer
« Trouver un nouveau récif d’un demi-kilomètre de haut dans la région du cap York, au large de la célèbre Grande Barrière de corail, montre à quel point le monde reste mystérieux juste au-delà de nos côtes », explique Jyotika Virmani, directeur exécutif du Schmidt Ocean Institute. « Cette puissante combinaison de données cartographiques et d’imagerie sous-marine sera utilisée pour comprendre le rôle de ce nouveau récif au sein de cette incroyable zone protégée, inscrite au patrimoine mondiale de l’Unesco. »
Une telle compréhension s’avère cruciale, étant donné les menaces auxquelles la Grande Barrière de corail est actuellement confrontée. En l’espace de cinq ans, trois évènements majeurs de blanchissement du corail ont en effet frappé la région, ce qui laisse présager une augmentation de la fréquence et de l’ampleur de ces évènements dévastateurs en raison du changement climatique.
Selon l’équipe, des recherches et observations supplémentaires peuvent nous aider à évaluer la santé du récif, et espérons-le, à identifier des moyens de le protéger ou de le restaurer.
Par Yann Contegat, le
Source: Schmidt Ocean Institute
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