Comptant près de 7 000 habitants au kilomètre carré, Hong Kong est l’un des endroits les plus denses au monde. Avec une telle densité, la ville n’a pas seulement du mal à abriter les vivants, mais également les morts. Pour pallier ce problème, la société Algordanza propose de transformer les morts en diamants. Une solution pratique, mais suscitant la réticence des personnes attachées à la culture.
Une alternative plus abordable
Depuis une cinquantaine d’années, les immeubles de Hong Kong sont de plus en plus hauts, avec des appartements de plus en plus petits et de plus en plus chers. Cependant, le manque d’espace et la hausse des valeurs immobilières ne concernent pas uniquement les vivants. Les habitants de la ville doivent notamment débourser jusqu’à 25 000 euros pour que leurs proches puissent reposer dans des tombes privées. Si les tombes publiques sont moins coûteuses, celles-ci sont en revanche ouvertes tous les six ans pour que les corps soient exhumés et incinérés. Ensuite, il faut compter environ quatre ans pour obtenir une place dans un columbarium. À ce rythme, environ 400 000 urnes n’auront pas de place d’ici 2023.
Ainsi, transformer les morts en diamants semble être la meilleure option pour certains Hongkongais. Ce concept créé par Rinaldo Willy, fondateur de l’entreprise suisse Algordanza, est notamment de plus en plus populaire auprès des habitants de la ville depuis plusieurs années. La firme explique que « le diamant mémoriel permet aux familles de faire un deuil plus rapide ». L’entreprise facture notamment 3 600 euros pour fabriquer un diamant mémoriel en six mois.
Un concept ne s’alignant pas avec la culture hongkongaise
Malgré le côté pratique du diamant mémoriel, celui-ci n’est toutefois pas accepté par les Hongkongais attachés à la culture. À Hong Kong, les vivants et les morts ne sont pas censés se rapprocher. Par ailleurs, les cimetières doivent normalement se situer à l’écart de la ville. « Ici, les esprits n’ont rien de positif. On est très loin de l’image de Casper le gentil fantôme. L’intimité avec la mort est vraiment proscrite. Alors, la porter sous forme de diamant… », a expliqué Ting Guo, professeure de théologie.
Mais ce n’est pas tout, le fait de transformer des cendres venant d’un corps incinéré en pierre précieuse pose également problème. Cela empêcherait l’esprit de la personne décédée de poursuivre son chemin et l’empêcherait de se reposer auprès de sa famille, comme le veut la tradition. « Le diamant représente un esprit unique. Mais dans les funérailles traditionnelles, il est normal d’être entouré de son clan, de sa famille. C’est crucial ici », a déclaré Ting Guo.
Pour certains détracteurs, il s’agit tout simplement d’une banalisation, voire d’une industrialisation de la mort.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: RTL
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