
Si ces mammifères massifs sont aujourd’hui observés à l’état sauvage uniquement en Afrique subsaharienne, de nouvelles analyses montrent que les hippopotames ont persisté en Europe bien plus longtemps que nous le pensions.
Une présence bien plus durable
Au cours du Pléistocène moyen et supérieur (il y a entre 780 000 et 12 000 ans), l’Europe a connu des périodes froides entrecoupées d’épisodes plus chauds, qui ont permis aux hippopotames de s’y établir en plusieurs vagues, avec une ère de répartition maximale s’étendant des îles britanniques aux péninsules ibérique et italienne.
Alors qu’il était largement supposé que ces animaux emblématiques avaient disparu d’Europe centrale il y a environ 115 000 ans, correspondant au début de la dernière période glaciaire, l’étude de fossiles trouvés dans le sud-ouest de l’Allemagne brosse un tableau bien différent.
La datation au radiocarbone des restes de 19 individus préhistoriques a permis de confirmer leur présence en Europe centrale pendant le Weichselien, phase climatique plus douce il y a entre 47 000 et 31 000 ans. Cette présence nettement plus durable implique qu’ils évoluaient sur le Vieux continent en même temps que deux autres géants disparus : les mammouths et rhinocéros laineux.
Des séquençages ont révélé que cette population d’hippopotames de l’ère glaciaire européenne appartenait à la même espèce que leurs homologues africains modernes (Hippopotamus amphibius). Sa diversité génétique remarquablement faible suggère qu’elle était petite et isolée.

Puzzle climatique
Bouleversant l’histoire des hippopotames, ces découvertes suggèrent que la réanalyse d’autres restes fossilisés de ces créatures trouvés en Europe continentale, et que l’on pensait remonter à la dernière période interglaciaire, pourrait apporter de nouvelles pièces à un « puzzle climatique » complexe.
« Elles démontrent une nouvelle fois que le climat européen n’était pa uniforme au cours de la dernière période glaciaire », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology. « Il serait également intéressant de se repencher sur d’autres espèces animales thermophiles que l’on pensait également avoir disparu à cette époque. »
L’an passé, une étude avait révélé que les hippopotames, qui ne savent pas nager, pouvaient « voler ».
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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