Beaucoup de robots ont désormais une place dans nos vies quotidiennes : robots de service, robots sociaux… La liste ne cesse de s’allonger. De plus en plus confrontés aux robots, comment les êtres humains vont-ils se comporter avec eux ? C’est l’objet de cette étude.
OBSERVER LES COMPORTEMENTS DES HOMMES FACE AUX ROBOTS
Les robots ne sont pas des êtres sociaux dotés de sentiments (du moins pas encore et pas tels que les films de science-fiction les imaginent dans quelques années), pourtant les êtres humains ont tendance à les considérer comme tels dans un contexte social. C’est du moins ce que démontre cette étude menée par les chercheurs de l’université de Duisbourg et d’Essen en Allemagne. Les résultats corroborent la théorie de l’équation des médias, une théorie de communication qui prétend que les gens ont tendance à traiter les ordinateurs, téléviseurs ou robots comme s’il s’agissait de personnes réelles.
En effet, d’après cette théorie « En raison de leur nature sociale, les gens préféreront commettre l’erreur de considérer quelque chose de faussement humain plutôt que quelque chose de faussement non humain. »
L’expérience a été menée sur 89 volontaires à qui on a chargé d’interagir avec un petit robot humanoïde, Nao. Raison factice : améliorer les capacités d’interaction du nouvel algorithme du robot, objectif réel, observer les réactions des participants face au robot.
ETEINDRE OU NE PAS ETEINDRE LE ROBOT ?
Après avoir joué à un jeu de questions-réponses avec le robot, les participants ont été informés que les données étaient suffisantes et qu’ils pouvaient éteindre le robot. Lorsqu’ils tentaient cela, le robot les suppliait de ne pas le faire en leur disant qu’il avait peur du noir. Pour la moitié des participants, Nao était programmé pour se comporter froidement et mécaniquement et pour l’autre groupe, Nao se comportait humainement et faisait de l’humour.
Résultat, sur les 43 volontaires avec qui le robot avait été sympathique, 14 l’ont laissé en marche, huit ont compati à sa souffrance et ont essayé de le rassurer avant de l’éteindre. Six personnes ont affirmé ne pas vouloir agir contre la liberté du robot et trois ont même déclaré qu’elles pensaient que le robot avait un libre arbitre.
Les chercheurs concluent cette étude en avançant que « Les gens ont tendance à traiter le robot comme une personne réelle plutôt que comme une simple machine en suivant ou du moins en envisageant de suivre sa demande de rester allumé, ce qui s’appuie sur l’énoncé fondamental de la théorie de l’équation des médias. Ainsi, même si la situation d’extinction ne se produit pas avec un partenaire d’interaction humaine, les gens sont enclins à traiter un robot qui donne des indices d’autonomie plus comme un partenaire d’interaction humaine qu’ils ne traiteraient d’autres appareils électroniques ou un robot qui ne montre pas d’autonomie. »
Par Léa Philippe, le
Source: gurumed
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