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L’univers insouciant des casinos, où chance et divertissement se mêlent, a récemment été secoué par une révélation troublante. Des chercheurs en sécurité ont mis au jour une faille majeure dans la machine à mélanger les cartes utilisée dans les casinos, laissant entrevoir la possibilité pour des tricheurs aguerris d’exercer un contrôle total sur les jeux de cartes.
Ils ont été inspirés par un scandale de tricherie qui a eu lieu l’année dernière. Un joueur novice ayant une mauvaise main a appelé le bluff d’un joueur plus expérimenté lors d’une partie de poker. Ce coup était tellement incroyable que le commentateur a pensé qu’il y avait un bug dans l’affichage des cartes. Le casino qui organisait la partie, le Hustler Live Casino, a mené une enquête officielle et a affirmé qu’il n’y avait pas eu de tricherie. Il a assuré que la machine à mélanger les cartes utilisées était “sécurisée et ne pouvait pas être compromise”.
Mais les chercheurs de la société IOActive ont relevé le défi. Ils ont découvert que la Deckmate 2 pouvait être piratée par son port USB accessible, ou par son modem interne. Ils ont fabriqué un appareil de piratage à partir d’un Raspberry Pi, en exploitant plusieurs failles, dont un firmware défectueux qui leur permettait de modifier le code crypté de la machine sans être détectés. Ils ont associé cet appareil à une application Bluetooth qui affichait les mains des autres joueurs en fonction des données.
“En gros, cela nous permet de faire plus ou moins ce que nous voulons”, a déclaré Joseph Tartaro, un chercheur chez IOActive. Il a ajouté que même la version précédente de la machine, la Deckmate 1, qui ne dispose ni d’une caméra ni d’un port USB, pourrait quand même avoir sa puce informatique compromise par un employé, et être forcée à ne pas mélanger les cartes après une main, par exemple. “Un joueur habile avec ce petit avantage nettoierait tout”, a déclaré Tartaro.
Light & Wonder, la société derrière Deckmate, affirme qu’aucune de ses machines à mélanger les cartes “n’a jamais été compromise sur le sol d’un casino”, selon un communiqué envoyé à Wired. Elle ajoute que “les tests d’IOActive ont été effectués dans un environnement de laboratoire, dans des conditions qui ne peuvent pas être reproduites dans un environnement de casino réglementé et surveillé”.
Tandis que l’industrie du casino s’efforce de parer à de telles menaces, cette découverte met en évidence les défis grandissants auxquels elle est confrontée pour garantir l’intégrité de ses jeux. M. Tartaro et son équipe admettent qu’ils n’ont pas testé leur méthode dans un vrai casino. Mais si leur méthode de piratage est si indétectable, le fabricant ne saura pas si la machine a été piratée ou non.