La guerre nuit à la vie de nombreuses personnes mais, plus particulièrement, à celles qui y ont perdu de la famille et des proches. Cependant, si on est plus facilement amené à croire que la guerre ne cause que des ravages, une nouvelle analyse de l’histoire humaine affirme qu’il y a certains individus qui en tirent des profits. D’après l’archéologue Robert Drennan, de l’université de Pittsburgh, les guerres présenteraient aussi des aspects positifs. Néanmoins, les études sont loin de toutes converger vers cette théorie.
Les chercheurs ont orienté leurs recherches vers trois facteurs
« La théorie de la guerre a été contredite par beaucoup d’archéologues », a dit l’archéologue évolutionniste Peter Turchin à l’université du Connecticut, qui est aussi le principal auteur de la nouvelle étude, rapporte la revue Science. Il affirme aussi que « personne n’est d’accord sur le fait que la guerre est une bonne chose pour les générations futures. Ça n’a jamais été une bonne chose et personne n’acceptera le fait que la guerre pourrait avoir des conséquences positives ou même une seule. »
Cette recherche a pour objet d’estimer et de déterminer la complexité sociale. Peter Turchin et son équipe ont pris en compte trois facteurs pour mener l’étude, dont le premier concerne la taille d’une société et son territoire. Puis son gouvernement et la complexité hiérarchique des dirigeants. Et enfin, l’existence des militaires qualifiés, des personnes morales et des prêtres dans les codes juridiques et les systèmes judiciaires.
Les chercheurs ont orienté leur analyse vers un projet nommé Seshat : Global History Databank. La base de données Seshat est composée de nombreux archéologues, historiens et experts venant de plus de 400 sociétés dans le monde entier. Les experts ont dissocié l’aspect de la vie ancienne en différentes variables sous l’ordre du chef de projet.
Quelles sont leurs conclusions ?
Turchin et son équipe ont effectué une classification de centaines de sociétés en 30 régions mondiales. Ils ont aussi trié les variables sociétales en 17 groupes en tenant compte des innovations militaires et de la durée de pratique de l’agriculture. Ensuite, ils ont créé un algorithme afin de savoir si la croissance était déjà prédite dans les trois caractéristiques mentionnées auparavant.
Une région peut être atteinte par la complexité sociale en pratiquant de plus en plus l’agriculture, contrairement à l’innovation militaire. Turchin précise que quand une société a un armement en fer en sa possession, elle peut se défendre. D’après lui, la rivalité est la raison pour laquelle les sociétés deviennent de plus en plus complexes. Elles ont tendance à créer des armées hiérarchisées pour organiser une guerre complexe.
Peter Turchin s’est rendu compte que ses recherches ont abouti à une vision particulière de la complexité sociale. Ces résultats ne disent rien sur la complexité culturelle d’une société alors que c’est un détail important, car il y avait des sociétés complexes qui ont prospéré en Amérique, dans les îles du Pacifique, en Afrique subsaharienne et bien d’autres encore.